Oran

Portrait : Passionnée, une Oranaise cultive les champignons à la maison  

C’est une femme totalement dévouée à une passion: exercer un métier artisanal en lien avec la nature. Ces dernières années, Madame Allo Raho s’est lancée dans la culture de champignons, d’escargots, et de plantes médicinales et bien d’autres créneaux artisanaux en lien avec l’agro-écologie.

Cette Oranaise passionnée et amoureuse de la nature nous reçoit chez elle et nous fait visiter son atelier où elle cultive des pleurotes.
Il y a quelques années, elle s’est lancée dans la fungiculture à domicile.
Son petit atelier artisanal est le seul du genre à Oran dédié à la culture de champignons bios.
Elle investit du temps et de l’argent pour les faire pousser chez elle.
«Au début, je n’étais pas partie avec un projet précis en tête, mais avec une grande passion, celle des champignons, mais aussi des escargots et bien d’autres activités», se confie-t-elle .
«La culture des champignons est ma grande passion. C’est un choix que je n’ai jamais regretté.
C’est réellement fantastique»,
dit-elle, du haut de ses 76 ans.
Madame Raho assure des formations sur la culture artisanale des champignons, des escargots, l’hydroponie et sur la fabrication artisanale du fromage. Dédiée aux passionnés, la formation sur la culture des champignons pleurotes est organisée en collaborations entre l’association de «la promotion de la femme rurale main dans la main» qu’elle préside et l’institut public agricole (ITMA) d’Alger.
La formation comprend des cours théoriques et pratiques.
La formation est sanctionnée par une attestation de formation délivrée par l’ITMA d’Alger.
Les stagiaires viennent de plusieurs wilayas à l’image de Mostaganem Tiaret et d’Oran.
Les pleurotes poussent dans la nature en automne et en hiver. Mais ils peuvent être facilement cultivés à la maison. Quelques semaines suffisent pour obtenir les premiers champignons.
On obtient de belles récoltes.
«J’utilise un sac de substrat ensemencé avec du mycélium de pleurotes que j’achète.
Je coupe les champignons à 5 cm. Je les stérilise pendant deux heures à une température très élevée. La culture s’effectue dans des sachets en plastique ou des bidons, d’abord à température ambiante de la maison. J’augmente le PH en introduisant de la paille. Je perfore les sachets pour laisser passer l’oxygène dont ont besoin les pleurotes. Le champignon a aussi besoin de carbone et d’azote»,
explique Madame Raho.
La mycorhization est une technique qui consiste à inoculer un champignon dans le système racinaire d’une plante, créant ainsi une symbiose, appelée mycorhize, entre les deux organismes végétaux.
Le champignon extrait des racines des végétaux les substances nécessaires à son développement (sucres), tandis qu’il fournit de l’eau et des minéraux.
Dans la nature, les pleurotes en forme d’huître (Pleurotus ostreatus) poussent un peu partout sur le bois mort des arbres feuillus (hêtres, peupliers et saules notamment), plus rarement sur des conifères.
Ils apparaissent tard en saison, entre octobre et janvier le plus souvent.
Ils se développent en touffes de plusieurs champignons serrés les uns contre les autres.
Seuls les jeunes pleurotes sont comestibles, car en vieillissant les champignons deviennent plus coriaces.
Madame Raho nous raconte sa rencontre, en 2015, avec le défunt et célèbre Pierre Rabhi, de son nom d’origine Rabah Rabhi, né à Kenadsa, une commune de la wilaya de Béchar et décédé en 2021 en France.
Pierre Rabhi était agriculteur et écologiste français, grande figure de l’agroécologie.
Il était aussi un essayiste, romancier, conférencier et philosophe.
Elle raconte que ce dernier lui avait confié qu’il avait un projet qui lui tenait à cœur: créer une oasis dans la région d’Oran. Mais le projet n’a malheureusement pas vu le jour.
   Imad T

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