Pour une gestion rigoureuse de l’entretien de la Cité…
D’importants moyens humains et matériels provenant de la wilaya d’Oran et de cinq autres wilayas limitrophes ont été mobilisés pour le lancement d’une vaste campagne de nettoiement du cadre urbain en perspective des prochains Jeux méditerranéens. Une campagne qui se poursuivra durant un mois, afin d’éradiquer, nous dit-on, tous les points noirs recensés par les services communaux à travers les secteurs urbains. Cette opération, initiée et ordonnée par le ministère de l’Intérieur a été évidemment saluée par l’opinion locale qui ne cesse de dénoncer l’état des lieux catastrophique de la Cité en matière d’entretien et d’hygiène publique.
«Ces jeux méditerranéens, disent les mauvaises langues, auront au moins le mérite d’inciter les pouvoirs publics à nettoyer la ville… Mais comment évoluera la situation dans un ou deux ans, lorsque les jeux seront clôturés et oubliés ?». Il est vrai, depuis bien longtemps, que le pessimisme chronique qui plane sur le ciel oranais semble renforcé par les échecs permanents constatés dans la prise en charge des missions élémentaires d’entretien et de maintenance de la ville par les gestionnaires municipaux concernés.
«Faire appel à d’autres wilayas pour nettoyer notre linge sale devrait faire rougir de honte les acteurs installés au chevet de la cité oranaise», lance un retraité, ancien fonctionnaire de la wilaya qui a vu passer bon nombre d’élus locaux incapables de répondre aux attentes et aux préoccupations de la ville et de ses habitants. Oran, souvent qualifiée de «Capitale de la région ouest», voire de métropole régionale, ne peut prétendre à un tel statut tant elle offre une image ternie par la saleté et la clochardisation avancée. Seules les grandes façades et les zones urbaines les plus visibles par les visiteurs et touristes étrangers sont aujourd’hui prises en charge et rafistolées. A l’image des immeubles des cités longeant le 3ème périphérique qui sont enfin repeints et même débarrassés de leurs nuées de paraboles hideuses accrochées sur les murs décrépis. Mais à l’intérieur des cités et des quartiers, le décor reste le même, gangrené par l’occupation anarchique des trottoirs et des chaussées par les marchands informels, les ordures et détritus non ramassées, les vides sanitaires toujours squattés, les allées piétonnes poussiéreuses et défoncées, les vieux candélabres rouillés toujours plantés à un mètre des nouveaux poteaux installés, et bien d’autres anomalies urbaines installées en «banalité» par manque de civisme et de savoir vivre en collectivité… Fatalement, soulignent des experts, une «campagne» de nettoiement, aussi grandiose soit-elle, ne saurait se substituer à une stratégie de gestion locale rigoureuse et efficace devant assurer en permanence l’entretien et la bonne maintenance du cadre de vie collectif. Mais il est permis de rêver…
Par S.Benali