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Pouvoir d’achat, Brics, lutte anti-corruption, diplomatie, développement… Le président Tebboune: la concrétisation de mes engagements, ma plus grande préoccupation

Si l’on devait résumer l’interview du président de la République, on dira que le chef de l’État comprend que le pays grandira avec son peuple et c’est grâce à la cohésion du peuple, de l’État, de sa politique et de son économie, qu’il réussira à convaincre le reste du monde de sa capacité à compter parmi les nouveaux décideurs du 21e siècle.

Le président de la République a accordé un entretien aux médias nationaux. Une tradition que les Algériens apprécient particulièrement, en ce sens qu’elle offre l’occasion d’avoir une idée précise du niveau de développement de tous les sujets qui concerne leur pays. Du pouvoir d’achat, à l’adhésion aux Brics, en passant par la mémoire et la lutte contre la spéculation, le chef de l’Etat a répondu avec la franchise qu’on lui connaît à toutes les questions abordées par les journalistes. Aucun tabou, aucune censure, la prestation médiatique du président Tebboune a donné lieu à un échange qui a permis à l’opinion nationale de se tenir informée de l’état des lieux au jour J.
Ainsi et avant d’entrer dans le vif du sujet, soulignons que sur la question qui a trait à une potentielle volonté de briguer un 2e mandat, le président de la République a indiqué qu’il était encore trop tôt d’évoquer la question. «Je n’ai aucune réponse et je n’y pense même pas. Nous sommes à deux ou trois mois au-delà de la mi-mandat et c’est plus que trop tôt d’en parler», a-t-il affirmé. Le Président est catégorique. «l’essentiel, c’est qu’il reste encore deux années pour terminer et concrétiser mes engagements et c’est au peuple de juger par la suite», a-t-il dit, relevant que «chaque chose viendra en son temps».
Sur le dossier qui tient à cœur à l’ensemble de la communauté nationale, celui du pouvoir d’achat, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur la poursuite des efforts de l’Etat pour améliorer les conditions de vie des citoyens, en agissant notamment sur la rémunération. «Nous poursuivrons l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen et l’augmentation annuelle des salaires», a-t-il dit, non sans préciser l’impérative «généralisation de la numérisation». Le Chef de l’Etat a indiqué que cette démarche «permettra de recenser les familles avec un revenu unique». Et de souligner : «La numérisation deviendra un jour une réalité et tout sera révélé», a-t-il affirmé.
On retiendra dans l’entretien la détermination du Président de faire de l’année 2023, «la consécration des réalisations accomplies». Il a affirmé néanmoins qu’il n’était pas «satisfait à 100% de tout ce qui a été réalisé jusque-là, au moment où nous pouvions faire mieux». Il rappellera dans la foulée les 54 engagements écrits qu’il avait présentés aux Algériens durant sa campagne électorale en prévision de la Présidentielle de 2019. «Des changements sont là et nous ambitionnons d’en opérer plus, car l’Algérie nouvelle n’est pas uniquement liée au président de la République, ni au changement de quelques personnes ou gouvernements, mais plutôt à un changement des mentalités pour être en harmonie avec l’idée d’édification», a-t-il relevé.

La Constitution, un acte politique majeur

Concernant la lutte contre la corruption qui se matérialise, notamment par la récupération des fonds pillés et détournés, le président de la République a mis en exergue la détermination de l’Etat. «20 milliards de dollars ont été recouvrés à l’intérieur du pays et nous poursuivrons l’opération de recouvrement du reste des fonds détournés», a-t-il révélé. L’on apprendra également que «la majorité des pays européens ont prêté la main à l’Algérie à ce sujet et affiché leur disponibilité à coopérer avec nous pour le recouvrement de ces fonds et leur restitution au Trésor de l’Etat algérien, pour peu que les procédures légales soient respectées». Et d’ajouter : «Des fonds ont été déposés dans des coffres privés, notamment en Suisse, au Luxembourg et aux Îles Vierges».
Compte tenu des avancées déjà évoquées, en rapport avec le niveau de vie, la lutte contre la corruption et autres questions abordées durant les trois dernières années, le processus d’édification de l’Algérie nouvelle avance. Le chef de l’Etat est on ne peut plus clair sur le sujet. «Nous avons franchi des pas considérables sur la voie de l’édification de l’Algérie nouvelle, mais nous n’avons pas encore terminé», a-t-il déclaré. Il en a voulu pour précision que le processus en question a débuté «avec la Constitution de 2020, qui a changé beaucoup de choses». Il a rappelé, dans la foulée, la «constitutionnalisation, pour la première fois, du mouvement associatif à travers l’Observatoire national de la société civile, l’autorité de la jeunesse à travers la mise en place du Conseil supérieur de la jeunesse, ainsi que la Cour constitutionnelle et de nombreux droits accordés au citoyen». Les réformes politiques qui ont suivi ont permis aux jeunes d’accéder à la vie politique. Depuis lors, «nous avons réussi à réaliser cet objectif à 80%, ce qui a permis aux jeunes d’accéder à l’Assemblée populaire nationale où ils exercent aujourd’hui leurs missions», a affirmé le président de la République. Parmi les réalisations, le chef de l’Etat cite «la moralisation de la vie politique, économique et sociale». Il reste que les efforts se poursuivent pour concrétiser cette démarche à travers l’adoption de textes, dissuasifs au début et appliqués de façon intentionnelle dans le souci d’éviter les injures, la provocation et les mensonges.

Les «BRICS» un objectif réaliste

Sur le chapitre de la mémoire, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie ne renoncera jamais au dossier de la Mémoire. Il a, à ce propos, évoqué les relations algéro-françaises, soulignant que le «dossier de la Mémoire ne sera point occulté». Cependant, l’Etat doit tenir compte du fait que «plus de 5 millions d’Algériens vivent en France». Et d’ajouter : «Nous faisons en sorte d’entretenir la relation solide qui les lie à leur mère-patrie». Du point de vue stratégique, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie, puissance africaine, et la France, puissance européenne, sont appelées à travailler de concert pour consolider leurs relations. «Cela ne veut pas dire que l’on oublie les massacres, ni les enfumades perpétrés par la France contre le peuple algérien durant la période coloniale», a-t-il poursuivi.
Dans le cadre du déploiement de l’Algérie à l’international, le chef de l’Etat a évoqué l’adhésion aux BRICS qui sera confirmée dans le courant de l’année 2023. Cela tout en soulignant que ce processus exigeait une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain d’une part, et de passer à des niveaux supérieurs d’exportation d’autre part. «C’est lorsque notre produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200 mds usd, que nous pouvons dire que nous sommes proches des BRICS», a poursuivi le Chef de l’Etat. L’adhésion de l’Algérie aux BRICS ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures, a estimé le Président de la République, soulignant que les BRICS constituent une «base économique solide». A ce propos, le président de la République a formulé le souhait de lancer des investissements conjoints avec les pays du groupe en vue de réaliser le projet de train transafricain, qui permettra de relier l’Algérie aux pays du Sahel. Tout un programme associé à une volonté d’émergence qui séduit les Algériens et donne de l’Algérie, l’image d’un pays qui assume son statut de puissance relaie, dans un contexte géopolitique mondial en constante évolution. Si l’on devait résumer l’interview du président de la République, on dira que le chef de l’État comprend que le pays grandira avec son peuple et c’est grâce à la cohésion du peuple, de l’État, de sa politique et de son économie, qu’il réussira à convaincre le reste du monde de sa capacité à compter parmi les nouveaux décideurs du 21e siècle.
Yahia Bourit

 

 

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