Qualité des médicaments localement fabriqués : une «campagne acharnée» orchestrée par des laboratoires étrangers
Les médicaments fabriqués en Algérie, notamment les génériques, sont de très haute qualité, d’où cette «campagne acharnée orchestrée par certains laboratoires étrangers».
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a affirmé, jeudi à Alger, qu’il était question de «faire face à une campagne acharnée orchestrée par certains laboratoires étrangers ciblant les médicaments localement fabriqués, notamment au vu du taux de couverture recrudescent des besoins du marché local des médicaments qui est de 72%» M. Aoun, qui intervenait lors d’une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, a plaidé pour «la conjugaison de tous les efforts pour contrer cette campagne et permettre au secteur de la production pharmaceutique en Algérie de poursuivre son développement et ses progrès». Selon lui, «le secteur de la production pharmaceutique s’emploie actuellement à garantir des médicaments de qualité à un prix réduit pour préserver le pouvoir d’achat», affirmant que «tous les médicaments fabriqués en Algérie, notamment les génériques, sont des médicaments de très haute qualité à des prix raisonnables, ce qui justifie le recours de certains laboratoires étrangers à lancer une campagne acharnée contre ces produits». Cette campagne, selon lui, «qui a été lancée il y a deux mois», a également été nourrie par l’affluence des citoyens sur les médicaments produits localement, entraînant ainsi «l’augmentation du chiffre d’affaires des laboratoires locaux contre une baisse de celui des laboratoires étrangers».
Concernant «les mesures prises par le ministère en ce qui concerne la qualité des médicaments fabriqués localement», M. Aoun a expliqué que la commercialisation de tout médicament en Algérie se faisait «après son enregistrement par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), étant l’organisme légalement habilité à effectuer le contrôle et l’expertise des médicaments et des produits pharmaceutiques avant leur approbation». Le ministre a souligné, dans ce sens, que la production de médicaments ne pouvait être assurée que par des établissements pharmaceutiques agréés par les services du ministère, conformément aux bonnes pratiques de fabrication et aux normes internationales en vigueur. M. Aoun a rappelé que l’enregistrement de tout médicament auprès de l’ANPP passe par plusieurs étapes, dont l’évaluation des différents éléments du dossier pharmaceutique, partant des matières premières jusqu’au produit final, ainsi que l’approbation par le laboratoire de contrôle de la qualité relevant de l’établissement pharmaceutique fabricant.
Les étapes d’enregistrement du médicament comprennent également le contrôle de la qualité du produit final sur le site de l’établissement pharmaceutique avec l’élaboration d’un certificat de conformité avant que le comité d’enregistrement des produits pharmaceutiques ne donne son avis sur le dossier d’enregistrement, et enfin l’élaboration de la décision d’enregistrement. Pour le ministre «l’Algérie est l’un des pays qui exercent un contrôle strict sur la qualité des médicaments fabriqués localement», en témoignent les procédures et les étapes suivies. Par conséquent, «il n’est en aucun cas permis de commercialiser des médicaments qui ne répondent pas aux exigences de qualité, d’efficacité et de sécurité», a-t-il ajouté. En ce qui concerne la contrebande de certains médicaments vers certains pays voisins, le ministre a expliqué que «ce phénomène existait depuis un an, mais actuellement, il existe des accords entre l’Algérie et ces pays permettant d’offrir certains médicaments en tant que dons, notamment au Niger».
Noreddine Oumessaoud