Que deviennent les vieilles Zones d’Extension Touristiques ?
Le vieux dossier des litiges fonciers au niveau de la zone d’extension touristique (ZET) de Cap Falcon a été évoqué par notre confrère à Ouest Tribune qui a rappelé le scandale de cette dizaine d’investisseurs ayant bénéficié d’assiettes foncières dans le cadre de l’ancien CALPIREF mais qui n’ont jamais lancé le moindre début de commencement de projet.
La course à la prédation foncière avait pris durant l’ancien système de gouvernance une ampleur hallucinante et même les opérations d’assainissement menées plus tard au niveau des zones touristiques ont connu certaines embûches administratives et juridiques qui allaient sévèrement pénaliser le développement et l’aménagement du territoire des collectivités locales concernées. Notamment dans la Daira d’Ain El Turk ou des projets d’investissement touristique, annoncés parfois il y a plus de quarante ans ont été abandonnés et oubliés.
Avec la création des zones d’extensions touristiques, les assiettes foncières, objet de convoitises et de spéculation, ont été distribuées le plus souvent à de présumés investisseurs qui s’empressaient de les revendre et d’empocher de grosses sommes d’argent. Malgré les crédits énormes engagés par l’Etat pour aménager les ZET, la dynamique recherchée en matière d’investissements touristiques n’a pas été forcément concrétisée.
La promotion de l’investissement touristique dans les communes dites balnéaires, notamment à Ain El Turk, se résumait à la réalisation de divers complexes, Hôtels et restaurants proposant des services et prestations dans des conditions souvent contestées par les riverains et les citoyens. Sur le littoral Est de la wilaya, les zones d’extension touristique jadis annoncées comme celle de Ain Franine n’ont quant à elles jamais connu un élan de concrétisation. Pourtant bon nombre d’investisseurs avaient proposé ici et là des projets de construction de complexes touristiques, de parcs d’attraction aquatique et autres structures d’animation axée sur les activités nautiques. Mais à ce jour, la région de Kristel et de Ain Franine restent plongées dans l’attente d’un véritable désenclavement avec la réalisation promise il y a trente ans d’un axe routier longeant tout le littoral Est. Il est vrai que des aménagements ont été réalisés ici et là, sans que l’on observe cependant une réelle dynamique de transformation et de promotion du secteur touristique dans la région. Il est vrai également que le vieux système de gouvernance gangréné par le laxisme, les passe-droits et la corruption a généré pas mal d’affaires foncières litigieuses et d’imbroglio juridiques difficiles à résoudre. Beaucoup pointent également du doigt les difficultés et les entraves rencontrées dans les opérations de lancement d’un grand projet à vocation touristique en raison des lourdeurs de l’appareil administratif plutôt réticent au progrès et aux changements. Car l’ouverture à la modernité en matière de développement local implique nécessairement un bouleversement des mentalités, des approches de gestion et surtout des visions à moyen et à long terme fondées sur des valeurs sûres en termes de conception et de maturation.
Par S.Benali