Oran Aujourd'hui

Culte de l’accessoire et éloge des tâtonnements

On a appris la semaine dernière que la Direction du tourisme de la wilaya d’Oran va inclure le parc Ben Badis, ex-Promenade Létang, dans les circuits touristiques officiels de la ville. Des circuits retenus notamment pour les visiteurs et délégations étrangères qui seront présents lors des prochains jeux méditerranéens qui auront lieu à Oran. Selon un responsable au service du tourisme, «une dizaine d’itinéraires seront proposés aux touristes et invités de l’événement sportif méditerranéen , englobant différents monuments historiques de la wilaya». Cette annonce a été faite au détour d’une exposition de produits d’artisanat organisée sur le site de la Promenade Ben Badis par la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM). A cette occasion, des responsables d’associations, dont le président de l’Association d’ornithologie et celui de la «Coordination de la citoyenneté durable», ont plaidé pour des actions visant à valoriser ce parc urbain pour qu’il «devienne une destination attractive pour les familles oranaises et les visiteurs de la ville». Le parc Ben Badis, ex-promenade Létang, revient ainsi chaque année, et depuis déjà près de vingt ans, au cœur des discours de bon nombre d’acteurs sociaux en quête de sujets de polémiques et de lamentations sur l’état des lieux du développement local dans tous les secteurs. En matière d’aménagement et de réhabilitation du patrimoine historique et architectural, Oran compte de plus en plus d’actions et de projets annoncés mais toujours en instance de lancement ou d’achèvement. Des monuments, comme la Mosquée du Pacha, le Palais du Bey, ou encore le siège de la grande Mairie d’Oran demeurent à ce jour inaccessibles au public en raison de leur état de détérioration qui ne soulève aucune action de protestation de la part de certains membres du mouvement associatif. Les retards, les reports ou parfois même l’abandon de certaines actions d’aménagement urbain inscrites au programme depuis longtemps ne dérangent en rien les responsables, élus ou membres présumés d’une société civile versés encore sur le culte de l’accessoire et l’éloge des tâtonnements.
Par S.Benali

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