Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a trouvé le moyen de capter l’intérêt des bailleurs de fonds sur le sujet du financement de l’action anti-réchauffement climatique.
Le président de la République a pris part, hier au Sommet de la Conférence de l’Onu sur le climat Cop 27 qui se tient à Charme Cheikh, en Egypte. Abdelmadjid Tebboune était programmé pour présenter une allocution dans cette grand-messe de la planète qui réunit plus de 140 chefs d’Etat et de gouvernement. Une représentation impressionnante de la planète au plus haut niveau de très nombreux pays, ce qui devrait augurer de résolutions positives à même de faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique. En réalité, rien n’est moins sûr compte tenu de la rivalité entre les plus grandes nations qui se trouvent être les plus polluantes et émettrices de gaz à effet de serre.
Il reste que cette Conférence a tout de même le mérite d’exister pour poser des problèmes précis qui mettent en danger la vie de dizaines de millions de personnes. En cela, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a trouvé le moyen de capter l’intérêt des bailleurs de fonds sur le sujet du financement de l’action anti-réchauffement climatique. Le patron de l’Onu a ainsi appelé à «revoir» le fonctionnement du système financier international afin de pouvoir mieux aider certains pays victimes de catastrophes. M. Guterres a ciblé spécifiquement le Pakistan, touché par des inondations historiques. «Il est important de revoir la façon dont le système financier international fonctionne», a plaidé le diplomate en chef de la planète. «Mon appel aux institutions financières internationales et au G20, qui se réunit bientôt à Bali, est de créer les conditions d’un mécanisme d’allégement de dette pour les pays à revenus moyens touchés par des catastrophes naturelles de l’ampleur de celles connues par le Pakistan», a-t-il lancé. L’idée n’est pas mauvaise, mais sera-t-elle suivie par les 20 plus grandes économies de la planète.
A propos de ces inondations, expression éclatante des dégâts que commet le dérèglement climatique, il faut savoir qu’elles ont submergé un tiers du territoire du Pakistan et affecté quelque 33 millions de personnes et causé plus de 30 milliards de dollars de dégâts et pertes économiques. Mais M. Guterres estime que le pays est «également la victime de son statut
de pays à revenus moyens et pour cette raison il n’a pas bénéficié d’allégements de dette au niveau nécessaire», certaines facilités étant réservées à des pays plus pauvres.
Le secrétaire général de l’ONU a plaidé pour «un mécanisme d’échange de la dette contre des investissements dans la réhabilitation». Il a aussi demandé que le Pakistan puisse avoir accès à des prêts à taux réduit ou nul de la part des institutions internationales comme la Banque mondiale ou le FMI. La façon dont ces fonds sont aujourd’hui concédés «doit être revue», a estimé Antonio Guterres. La Première ministre de la Barbade Mia Mottley avait aussi estimé lundi, à la COP 27, qu’il était temps de «revisiter Bretton Woods», en référence à la conférence qui avait jeté les bases du système financier actuel à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cas du Pakistan n’est pas unique et d’autres pays à revenu intermédiaires, à l’image de l’Algérie subissent aussi des dégâts directement lié au réchauffement climatique. La sécheresse qui sévit depuis plusieurs années et les incendies de forêts qui ravagent des dizaines de milliers d’hectares en témoignent. Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur le discours prononcé par le Président Tebboune.
Yahia Bourit