Ramadan 2022: grande flambée des prix
Les premiers jours du mois sacré de Ramadhan ont été marqués par une hausse hallucinante flambée des prix des fruits et légumes et des viandes, ainsi que par la rareté et les tensions sur certains produits de large consommation comme l’huile de table. Au quartier HLM, les nombreux marchands de fruits et légumes squattant les espaces à côté de la mosquée et aux abords du marché couvert déserté depuis des lustres, affichaient la pomme de terre entre 120 et 130 dinars le kilo et l’ognon à 80 dinars le kilo. «Des prix qui ont pratiquement doublé en à peine une semaine» déplore un retraité du quartier surpris et choqué par l’ampleur de la hausse des prix. «On nous parlait pourtant de la disponibilité de la pomme de terre à 60 Da le kilo… mais s’il faut dépenser 100 Da de taxi pour aller faire la chaîne dans un point de vente, c’est peine perdue pour les pères de famille comme moi au très modeste revenu…». «Même la poignée d’herbes pour aromatiser la chorba se vend aujourd’hui à 50 Da alors qu’elle coûtait hier encore 20 ou 30 Da». Les fruits, y compris la datte, trés consommée durant le mois de ramadhan, sont proposés à des prix inaccessibles pour les bourses les plus modestes. Le mois de Ramadan 2022 s’annonce donc des plus difficiles pour les plus démunis.
Les observateurs avisés expliquent cette hausse des prix par les comportements spéculatifs induits par la très forte demande enregistrée en cette période par rapport aux autres mois de l’année. Une frénésie des achats dès l’approche de Ramadhan s’empare en effet de nombreux ménages qui s’empressent de stocker un grand nombre de produits de première consommation. Et pour la première fois au quartier HLM, les citoyens ont pu découvrir la table de vente d’un «boucher clandestin « garnie de morceaux de gigots et d’épaules ovines proposés à des prix bien plus bas que ceux de la boucherie du quartier. Il est évident que ces bas prix peuvent inciter les consommateurs à acheter ces viandes, même s’ils en ignorent la provenance et les conditions d’abattage. Mais comment éviter la vente illicite de viandes provenant de l’abattage sauvage et incontrôlé dans cet espace urbain livré au chaos et à l’anarchie ? Un quartier clochardisé, où la notion même de trottoir et de respect des piétons a disparu au profit des étalages et des baraques de toile érigées en stand de vente de n’importe quel produit…
Par S.Benali