La population fait contre mauvaise fortune bon coeur:
Récurrentes coupures d’Aep à Aïn El Turck
Fidèle à elle-même, l’Aep, se laisse désirer en ces temps de canicule, notamment dans le chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, et ce, sans suscité vraiment l’étonnement chez la population.
« On chasse le naturel, il revient au galop. Le contraire nous aurait surpris. Nous nous n’attendons pas à une quelconque amélioration. Cette sordide situation s’est insidieusement insérée dans notre cadre de vie et fait désormais partie du banal. Nous nous sommes habitués à essorer les communiqués pour avoir de l’eau. Nous faisons des cauchemars avec les contes relatant les frasques habituelles des stations branlantes de dessalement de l’eau de mer, qu’on nous agite à chaque fois comme un grelot sous le nez pour tenter de nous faire patienter », ont fait remarquer avec sarcasme des locataires d’une cité de logements sociaux, située sur les hauteurs de la localité de Bouisseville.
Le même son de cloche s’est fait entendre chez d’autres habitants de la municipalité d’Aïn El Turck, qui sont, pour la plupart, las de revendiquer. Il convient de signaler selon ce piètre constat, qu’après un semblant de retour à la normale, qui n’aura duré que très brièvement le mois dernier, le leitmotiv défaillant invoquant les coupures d’Aep s’est manifesté avec l’ouverture de la saison estivale, en revenant dans le chef lieu et ce, en charriant moult et moult contraintes sur l’hygiène de vie de toute une population, grandement exaspérée. Suprême ironie, cette rengaine sordide de récurrentes coupures d’Aep, qui fait germer des idées noires dans l’esprit de ceux souffrant d’une sévère incontinence, coïncide avec la vaste opération d’aménagement et d’embellissement, qui est menée dans le sillage des préparatifs des jeux méditerranéens, ciblant cette partie de la wilaya d’Oran, vers laquelle ont commencé à converger des millions de vacanciers. Selon les témoignages glanés par notre journal auprès des habitants, dépités au plus haut point, de la municipalité d’Aïn El Turck, le problème de la perturbation dans l’alimentation en eau potable semble avoir tendance à durer dans le temps et sur l’espace. En dépit des assurances formulées pour un meilleure approvisionnement d’eau, la population est durement confrontée plus particulièrement en cette période des chaleurs au cours de laquelle un insignifiant filet du précieux liquide n’a coulé ces derniers jours des robinets qu’une fois tous les trois jours durant une petite heure, voire pire dans certains quartiers où la disponibilité de l’eau courante fait partie d’une utopie . « C’est inconcevable à notre époque de ne pouvoir même pas prendre sa douche. Nous sommes confrontés à la corvée de l’approvisionnement en eau auprès des colporteurs », ont déploré avec amertume nos interlocuteurs avant de renchérir « qu’en est-il des promesses bannissant les coupures d’eau ? Serait-ce encore une inanité de la chimère qui se lit entre les lignes ». Il importe de signaler également qu’à l’heure où nous mettons sous presse, les perturbations d’Aep suscitent toujours un mélange de colère et de vif désappointement chez les habitants du chef-lieu et ce, malheureusement avec un lot varié de conséquences néfastes, qui en découlent sur le cadre de vie. Un riverain de Bouisseville a commenté avec une humeur bilieuse « nous avions espéré que cette situation, grandement incommodante, et autant préjudiciable pour les ménages, était désormais révolue, mais hélas nous constatons à nos dépends qu’elle semble avoir ressuscité de ses cendres. Cette crise est nettement visible comme un nez au milieu de la figure et choque le regard à travers le déplorable spectacle du ballet des véhicules de colporteurs d’eau, sillonnant sans relâche les rues et artères de la municipalité d’Aïn El Turck ». Des remarques encore plus pertinentes et lourdes de sens ont été aussi formulées par d’autres habitants de différentes zones essaimées à travers le chef-lieu de cette daïra côtière, désignée comme zone tampon pour les jeux méditerranéens, dont l’entame est prévue dans quelques jours.
Rachid Boutlélis