Refus d’accès à l’aide humanitaire aux enfants de Ghaza : Bendjama déplore les «terribles» conséquences
«Demandons des comptes aux auteurs de ces actes et donnons la priorité à un accès à l’aide humanitaire, afin de garantir que les besoins des enfants dans les conflits armés soient satisfaits», a plaidé le diplomate algérien.
Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a qualifié de «terribles» conséquences du refus d’accès à l’aide humanitaire aux enfants de Ghaza. M.Bendjema estime dans une allocution prononcée au Conseil de sécurité qu’ «à l’heure actuelle, nous sommes confrontés à une réalité terrifiante : le refus de l’accès humanitaire laisse les enfants dans la ligne de mire du conflit». Le propos du diplomate algérien est on ne peut plus juste et traduit une réalité effrayante dans l’enclave palestinienne. «La situation humanitaire désastreuse à Ghaza en est un exemple frappant», a-t-il indiqué. Axant son intervention sur l’obligation pour la communauté internationale de «faire face aux conséquences du refus d’accès humanitaire des enfants pendant les conflits armés», Amar Bendjama a insisté sur le fait que «depuis des mois, la puissance occupante en Palestine refuse délibérément l’accès à l’aide humanitaire, ce qui entraîne de terribles conséquences humanitaires». Un état de fait qui entraîne «la mort d’enfants de malnutrition, de déshydratation et de manque de soins de santé», a asséné le diplomate. Et d’ajouter: «Ceux qui survivront seront marqués à vie, incapables de grandir et de se développer comme ils l’auraient fait dans une situation normale. Leurs rêves ont été brisés».
Rappelant qu’en février 2024, l’UNICEF a indiqué que, dans la bande de Ghaza, les enfants meurent à un rythme alarmant, des milliers ont été tués et des milliers d’autres blessés, M.Bendjama relève qu’ «on estime qu’environ 1,7 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, dont la moitié sont des enfants, et plus de 17.000 enfants blessés sans famille survivante». Il précisera que «rien qu’à Rafah, plus de 600 000 enfants sont pris au piège et n’ont nulle part où aller». Cela sans omettre de souligner que l’UNRWA a signalé qu’à Ghaza, plus d’enfants ont été tués ces derniers mois qu’en quatre ans de conflit dans le monde.
Le représentant algérien au Conseil de sécurité de l’Onu interpelle l’instance onusienne «par l’intermédiaire de son groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, aux côtés du Bureau du représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et du Mécanisme de surveillance et d’établissement de rapports, a une responsabilité en ce qui concerne le sort des enfants touchés par la guerre.» Une interpellation qui porte le sceau de l’urgence. Pour cela, M.Bendjama insiste sur le fait que «d’autres travaux sont nécessaires pour redresser la réponse internationale aux crises humanitaires». A ce titre, il a appelé à «renforcer les mécanismes de suivi, notamment en améliorant la collecte de données (et) plaidoyer en faveur d’un passage sûr et sans entrave des travailleurs humanitaires et des fournitures, sans conditions préalables». Il a, à ce propos, fait la proposition d’inscrire à l’ordre du jour du Conseil de sécurité le «refus d’aide humanitaire» parmi les violations qui déclenchent l’inscription des parties à l’annexe du rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, liées aux violations graves dont sont victimes les enfants dans les situations de conflit armé. «Les enfants sont touchés de manière disproportionnée par les conflits armés, en particulier par les six violations graves condamnées par le Conseil de sécurité. Les enfants ne devraient pas être pris au piège dans des conflits et privés d’une bouée de sauvetage», a-t-il déclaré.
Le diplomate a dit espérer que «cette réunion soit un catalyseur d’action». «Demandons des comptes aux auteurs de ces actes et donnons la priorité à un accès à l’aide humanitaire, afin de garantir que les besoins des enfants dans les conflits armés soient satisfaits», a-t-il plaidé. «Ensemble, nous pouvons construire un monde où les enfants ne sont plus des victimes de la guerre, mais des lueurs d’espoir pour un avenir pacifique», a-t-il conclu.
Anissa Mesdouf