Réhabilitation du bel édifice de la Mairie d’Oran : un projet qui dure depuis plus dix ans…
Le wali d’Oran a effectué dimanche dernier une tournée sur le terrain dans le cadre du suivi de l’avancement de divers projets en cours notamment celui de la réhabilitation du siège de la Mairie d’Oran situé à la place du 1er Novembre au centre-ville.
Le wali a assisté à un exposé sur l’avancement des travaux, qui, selon les gestionnaires concernés, progressent à une cadence soutenue.
On sait que ce projet de restauration de cet édifice, gelé un certain temps, a été relancé en mars 2024 après la levée du gel, avec un crédit de financement alloué de 755 millions de dinars.
Fermé pour délabrement avancé depuis une bonne dizaine année, le monument abritant le siège de l’APC, «la mairie au deux lions» est pourtant un chef-d’œuvre architectural inscrit au patrimoine immobilier urbain de la Cité.
Un monument à haute valeur touristique qui a connu pas moins de sept walis successifs venu se pencher sur son cas pour tenter de le sauver de la dégradation avancée.
Il semble, selon les observateurs, que c’est le responsable local en poste aujourd’hui qui aura peut être le privilège d’inaugurer sa réouverture au grand bonheur des Oranais.
Mais certains restent sceptiques et choqués par le cumul des retards et des dysfonctionnements qui ont pénalisé bon nombre de projets de développement urbains à Oran.
Il suffit de rappeler qu’en juin 2018, un rapport officiel des services de la direction du budget avait indiqué que sur les 762 opérations inscrites pour l’exercice 2017, on comptait exactement 393 projets, soit la moitié des projets programmés qui accusaient des retards ou n’avaient même pas été lancés.
Parmi les raisons avancées figurent évidemment les lenteurs administratives et les lourdeurs des procédures de notification des marchés, mais aussi la forte culture du laxisme et des fuites de responsabilité ayant marqué l’ancien mode de gestion des affaires locales.
On se souvient que ce projet de restauration du siège de la mairie d’Oran a été une première fois, en juin 2012, confié à une entreprise algéro-espagnole également chargée de réaliser des travaux de réhabilitation de quelques immeubles du vieux bâti situés au centre-ville.
Et les responsables locaux et élus de l’époque affirmaient allégrement que ces travaux de restauration allaient être achevés avant la fin de l’année 2013.
Malheureusement c’était sans compter sur une longue série de «couacs» et de tentatives de réajustements sur fond de litiges administratifs et financiers portés devant les tribunaux.
Le projet transféré à une entreprise italienne a été ensuite confié à un opérateur privé puis à une société nationale actuellement chargée du chantier.
Un parcours rocambolesque qui s’inscrit finalement dans la légendaire fatalité des retards et des tâtonnements ayant frappé à Oran bon nombre d’initiatives et de projets.
En commençant par la plus grande ineptie urbaine du siècle dernier, commise à la fin des années 1970 concernant la construction de la tour-carcasse en béton d’un projet d’hôtel sur le site historique protégé du Châteauneuf.
Par S.Benali