Réindustrialisation : un enjeu stratégique pour la transformation économique du pays
La réindustrialisation est aujourd’hui un enjeu stratégique majeur pour le projet de transformation économique du pays, a indiqué l’expert en économie, Abderrahmane Hadef.
Avec l’avènement de la cinquième révolution industrielle, marquée par l’intelligence artificielle et la connectivité à haut débit, souligne Hadef dans une contribution, il est impératif de définir une politique industrielle claire et de mettre en place une stratégie ambitieuse et intelligente. Cette dernière doit repositionner l’industrie comme moteur de la croissance et levier principal de la diversification de l’économie nationale.
Selon l’expert, actuellement, la contribution de l’industrie au PIB national ne dépasse pas les 5%, un chiffre bien en deçà des 15% atteints durant les années 70 et 80, avec un pic de plus de 18% en 1982. Une stratégie industrielle efficace devrait permettre une augmentation significative de cette participation. Il est crucial de cibler des filières à haut potentiel technologique comme l’agro-alimentaire, le numérique, le pharmaceutique et les énergies renouvelables et électriques. Ces secteurs doivent être accompagnés et soutenus pour améliorer la compétitivité et les performances économiques du pays. Le défi, estime l’expert, réside également dans la capacité de gouvernance à créer et maintenir une dynamique économique durable. Cette démarche intelligente doit tirer profit des potentiels humains, naturels et financiers du pays, tout en affrontant la compétition régionale et internationale. L’ère de la cinquième révolution industrielle impose l’intégration de concepts tels que l’Open Innovation et l’industrie intelligente, devenus des moteurs de développement incontournables. Pour M. Hadef, l’investissement dans ces secteurs doit être priorisé, avec une attention particulière portée à des critères tels que l’usage des nouvelles technologies, l’innovation et l’exportation. Ces éléments de discrimination positive sont essentiels pour rehausser la sophistication de l’économie nationale.
Une nouvelle approche en matière de foncier industriel est également nécessaire. La formalisation et la reconnaissance juridique des pôles industriels technologiques, qui abriteraient des écosystèmes intégrés par filière ou secteur d’activité, sont cruciales. De même, la création de zones franches à vocation industrielle pourrait servir de levier pour le transfert technologique et la promotion des exportations. Enfin, les partenariats et alliances, avec une attention particulière aux investissements directs étrangers (IDE) dans les filières stratégiques, doivent être encouragés. Ces collaborations favoriseront une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales, facilitant l’accès aux technologies, financements et réseaux commerciaux. En somme, la réindustrialisation du pays ne peut être envisagée sans une stratégie industrielle claire et ambitieuse, capable de repositionner l’industrie comme pilier de la croissance et de la diversification économique. L’intégration des nouvelles technologies, l’innovation et les exportations sont des leviers essentiels pour atteindre ces objectifs et assurer une dynamique économique durable à l’ère de la cinquième révolution industrielle.
Noreddine Oumessaoud