Oran Aujourd'hui

Remontée des eaux souterraines : un «risque majeur» à prendre en charge

Le problème de la remontée des eaux souterraines en certains endroits du centre ville semble être enfin retenu et inscrit dans la liste des urgences et des priorités devant être accordées à certains projets évoqués pourtant depuis des années. On a en effet appris il y a quelques jours qu’une enveloppe financière de 4 milliards de dinars a été retenue par les autorités locales et attend l’approbation de la tutelle pour la prochaine LF-2026.
Un futur nouveau projet qui répond donc à la nécessité vitale de protéger la ville et ses habitants des risques réels liés aux glissements de terrain et aux affaissements de sol causés par le ruissellement des eaux dans les fondations même du tissu urbain.
Depuis les années 90, les spécialistes en ce domaine n’ont pas cessé d’attirer l’attention des responsables locaux successifs sur ce danger récurrent, afin de prendre en charge ces eaux qui inondent des caves et des sous-sols d’immeubles et fragilisent le patrimoine immobilier. Un phénomène qui n’a cessé de s’aggraver au rythme de l’accélération des constructions et de la croissance urbaine de la ville depuis ces trente dernières années. Pour certains commentateurs avisés, ce montant de 4 milliards DA prévu pour mettre le centre ville d’Oran à l’abri d’éventuelles catastrophes reste encore insuffisant par rapport au volume et à la spécificité des travaux qui seraient nécessaires pour écarter les dangers.
Selon les mêmes observateurs crédibles, ce projet envisagé pour 2026 a été déjà proposé à une inscription au budget de 2025 mais n’a pas été retenu. Sans doute pour des raisons de manque de maturation, de rigueur et de crédibilité dans l’exposé des motifs et de consistance des travaux techniques proposés. Il s’agit, affirment des experts oranais, de mettre en œuvre un véritable «plan de protection de la ville d’Oran contre la montée des eaux souterraines» . Un plan spécial devant être établi sur la base de toutes les études déjà menées depuis des années sur ce dangereux phénomène naturel provoquant des glissements de terrain et des inondations à chaque saison hivernale. Tous les spécialistes s’accordent à dire que le centre ville d’Oran est menacé par l’écoulement souterrain de l’Oued Rouina dont le niveau d’eau ne cesse de monter au fil des décennies.
Et la situation ne cesse de se compliquer en raison des déficits de maintenance et de réhabilitation des réseaux de drainage et d’évacuation des eaux pluviales. Des travaux plus que nécessaires afin d’éviter le cumul, la stagnation puis la remontée des eaux en certains endroits du tissu urbain, notamment au niveau des sites ou le sous-sol est traversé par les cours d’eau souterrain toujours actifs. Il suffit de parcourir les archives de la presse oranaise pour découvrir le nombre important de glissements de terrain, d’effondrements du sol, et d’affaissement d’une chaussée enregistré ici et là ces dernières années.
On se souvient notamment des affaissements répétés à la rue des Jardins, à la place de Karguentah et au quartier historique de Sidi El Houari où des monuments historiques prestigieux comme la Mosquée du Pacha semblent encore menacés. Les Oranais, parmi les plus âgés, évoquent souvent l’abandon et le manque d’entretien des 5 vieux ravins d’Oran, le ravin de Ras El Ain, le ravin Blanc, la Cressonnière, l’oued Mina et le ravin de Oued Rouina qui déversaient naturellement vers la mer avant d’être obstrués par les effets de l’urbanisation massive et incontrôlée engagée depuis un siècle.
Par S.Benali

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