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Rentrée universitaire : entre gestion des services universitaires et réussite scientifique

Garder les cerveaux formés en Algérie constitue un enjeu majeur. L’objectif est de créer un environnement propice à la recherche et à l’innovation, tout en facilitant la valorisation des travaux par l’intégration de brevets d’invention dans l’économie locale.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Kamel Baddari, a présidé, hier, une réunion de travail avec des cadres du ministère et de l’Office national des œuvres universitaires, selon un communiqué du ministère. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des préparatifs pour la rentrée universitaire prévue le 13 septembre 2025. Elle a principalement abordé la gestion des services universitaires, tels que l’hébergement, la restauration et le transport, indique la même source. Selon le communiqué, d’autres opérations similaires seront organisées dans différentes villes universitaires à travers le pays, afin d’assurer une rentrée étudiante fluide et bien organisée.
Le souci des conditions de vie des étudiants renseigne sur la volonté du ministre de réussir la prochaine année universitaire à tout point de vue. Même si les conditions de vie peuvent paraître anecdotiques devant l’immense responsabilité de M. Baddari, elles ne demeurent pas moins essentielles dans l’architecture universitaire que le ministre veut moderne efficace et rentable à la société et à la nation. Et pour cause, pour l’année universitaire 2025-2026, l’université algérienne doit relever plusieurs défis majeurs afin de s’inscrire dans une dynamique de progrès et de développement national. Parmi ces enjeux, la connexion avec le monde économique doit être une priorité absolue. L’université doit devenir un véritable moteur d’innovation et de transfert technologique, en créant des passerelles efficaces entre la recherche académique et les acteurs industriels. Il ne s’agit plus seulement de former des diplômés, mais de produire des solutions concrètes aux besoins du tissu économique national, en favorisant la création de start-ups et la valorisation des brevets d’invention.
Le développement de la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée, constitue une étape déterminante pour faire face aux défis du développement durable, de la technologie et de l’industrie. L’université doit rattraper son retard en matière de recherche innovante, en encourageant la collaboration entre chercheurs, laboratoires et secteurs privés, tout en intégrant davantage les savoirs des Algériens qui ont brillé à l’étranger. En effet, la diaspora de cerveaux algériens à l’étranger représente une ressource précieuse qu’il faut mieux mobiliser pour renforcer l’excellence locale.
Une autre étape essentielle est la formation de chercheurs de dimension internationale. Pour cela, l’Algérie doit renforcer ses partenariats avec des universités renommées à travers le monde, afin de permettre à ses chercheurs et étudiants de bénéficier d’échanges, de formations et de projets conjoints. Ces collaborations doivent également viser à attirer des chercheurs étrangers de haut niveau, afin d’enrichir le tissu académique national et d’instaurer une véritable émulation scientifique.
Garder les cerveaux formés en Algérie constitue un enjeu majeur. L’objectif est de créer un environnement propice à la recherche et à l’innovation, tout en facilitant la valorisation des travaux par l’intégration de brevets d’invention dans l’économie locale. La mise en place de politiques incitatives, telles que le financement dédié à la recherche et la protection de la propriété intellectuelle, sera indispensable pour retenir ces talents.
Par ailleurs, l’université ne doit pas se limiter aux disciplines techniques ou scientifiques. Les sciences sociales, notamment l’Histoire, jouent un rôle stratégique dans le développement de la mémoire collective et dans la construction d’une identité nationale forte. Il est vital de développer ces disciplines pour servir la mémoire historique du pays et renforcer le sentiment d’appartenance, tout en contribuant à une réflexion critique sur le devenir de la nation.
En somme, l’année 2025-2026 constitue une étape essentielle pour l’université algérienne. Elle doit s’engager dans une stratégie multidimensionnelle intégrant la recherche, l’innovation, la coopération internationale, la valorisation des talents et la mémoire nationale. La réussite de ces défis déterminera la capacité de l’Algérie à bâtir une université moderne, compétitive et pleinement intégrée dans le tissu économique et social du pays.

Anissa Mesdouf

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