«Ramassez vos outils, vos outillages, vos produits et quittez tout de suite les espaces que vous occupez illégalement».
Telle a été la phrase à la fois claire et expéditive que n’a cessé de répéter, avec colère et exacerbation rares, le wali d’Oran, Said Sayoud, qui avait guidé en personne une opération coup de poing lancée en fin de semaine contre des commerçants n’ayant trouvé rien de mieux à faire que d’envahir les espaces appartenant à l’Etat et obstruer la voie publique pour exposer leurs produits et pas des moindres.
Première en son genre menée par un haut responsable, cette opération porte sur la libération des espaces publiques ayant fait l’objet de squat à des fins commerciales, alors que ces activités sont, selon les constatations relevées sur place, en violation totale avec la réglementation fixant les limites à respecter et les règles à prendre en compte pour investir dans le commerce des produits constituant des dangers, aux conséquences irrémédiables, pour les utilisateurs de la voie publique, passants, automobilistes et riverains. Ces derniers sont d’ailleurs constitués de plusieurs centaines familles qui ont, des années durant, subi les affres de la pollution multiforme générée par ces revendeurs contrevenants.
«Vous constituez un danger public», répétait encore une fois le wali à chacune des haltes qu’il observait ajoutant qu’«à ce rythme, vous exposez le monde entier à des accidents de circulation mortels». Le wali, accompagné par les forces de l’ordre, des responsables locaux dont des élus municipaux, n’a pas fait dans le détail en relevant des dépassements à la pelle perpétrés à l’encontre du code réglementant le commerce, d’où d’ailleurs son «coup de gueule».
Sinon comment interpréter le fait que le premier responsable de la wilaya tombe nez à nez avec des commerçants de matériaux de construction sans le moindre papier leur permettant d’exercer cette activité commerciale, et de surcroît en exposant, sans se soucier ni s’inquiéter, des centaines de palettes de briques, de parpaings, des tuiles, de la faïence et de la céramique, du sable, du gravats, des centaines de tonnes de rond à béton aux abords de la chaussée, en plus de plusieurs autres tonnes de ciment et autres produits destinées à la maçonnerie. La situation étant des plus anarchiques, le wali a invité les responsables locaux à assumer leurs responsabilités et prendre les mesures en imposant à ces commerçants de se plier à la réglementation,
«Activez dans la légalité en vous soumettant à la loi», a-t-il averti les commerçants, et d’ajouter : «nous vous aiderons dans vos projets en vous accordant toutes les facilitations pour peu que vos activités commerciales entrent dans la légalité», en attendant, a-t-il expliqué, «nous ne tolérerons plus jamais ce genre de dépassements».
Yacine Redjami