Secteur ferroviaire : 2024, une année riche en réalisations
Le secteur ferroviaire en Algérie a connu en 2024 des réalisations majeures dont la création du groupe public de construction ferroviaire (GCF), consacrant l’engagement de l’Etat à renforcer les infrastructures de base et améliorer les services de transport, et consolidant les acquis enregistrés depuis 2020.
Grâce à la stratégie ambitieuse tracée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le secteur ferroviaire algérien entame une nouvelle phase de progrès, contribuant à améliorer la qualité de vie des citoyens et à opérer une transformation qualitative dans le domaine des transports et des infrastructures, ce qui consolide la position de l’Algérie comme leader régional en la matière. Parmi les fruits de cette stratégie récoltés en 2024, figure la création du groupe GCF, décidée en mai par le Conseil des participations de l’Etat (CPE), suivie de l’Assemblée constitutive du groupe, en juillet. La création de ce groupe s’inscrit dans le cadre de la prise en charge des grands projets structurants, notamment l’expansion du réseau ferroviaire national, dans l’objectif de soutenir le développement économique et social du pays. Le groupe comprend quatre entreprises spécialisées dans le domaine ferroviaire, à savoir la Société d’études technique et de l’ingénierie du rail (Seitrail), l’Entreprise de réalisation des infrastructures ferroviaires (Infrarail), la Société d’ingénierie et d’électrification ferroviaires (Railelectr), et l’Entreprise publique de réalisation d’infrastructures ferroviaires (Infrafer). La création du CGF s’inscrit dans le cadre du projet visant à connecter le nord et le sud du pays à travers un réseau ferroviaire moderne, d’autant plus que le groupe contribue à la construction de la ligne minière de l’Est et de l’Ouest, ainsi que la ligne Tougourt-Hassi Messaoud (Ouargla).
Plusieurs projets lancés, accélération de la réalisation des lignes minières
En tant que maître d’ouvrage des projets ferroviaires, l’Agence nationale des études et de suivi des investissements ferroviaires (ANESRIF) a lancé, en 2024, plusieurs projets tout en accélérant la cadence pour ceux déjà en cours. Parmi les réalisations marquantes, les travaux de la ligne minière Ouest Béchar-Gara Djebilet (Tindouf) qui ont progressé à un rythme soutenu, permettant d’envisager la livraison des premiers tronçons en 2025 et l’achèvement du projet, d’une longueur globale de 950 km, avant le délai contractuel fixé à mars 2026. Le projet de doublement et de modernisation de la ligne minière Est (Annaba-Tébessa), sur 422 km, a également connu des avancées notables, notamment l’achèvement du tronçon entre Djebel Onk et Oued Kebrit (151 km) et la connexion de la mine de Blad El Hadba au réseau ferroviaire (23 km). Aussi, les travaux du tronçon nord entre Annaba et Bouchegouf (54 km) ont progressé très rapidement, en attendant le lancement prochain de ceux du tronçon central reliant Bouchegouf à Oued Kebrit (151 km).
Par ailleurs, en 2024, les travaux du dernier tronçon Tissemsilt-ouest de la wilaya de Tiaret du corridor des Hauts Plateaux, reliant Tébessa à Sidi Bel Abbès, sur 1162 km à travers 22 wilayas, ont également débuté. La ligne Tougourtchamp pétrolier Hassi Messaoud (154 km) a enregistré des avancées significatives en 2024 et sa mise en service est devenue proche. Et pour soutenir la stratégie nationale visant à accroître les capacités de stockage et de transport des céréales, l’ANESRIF a lancé en 2024 un nouveau programme pour connecter 16 silos de stockage de céréales au réseau ferroviaire. Ce programme s’ajoute à un plan d’urgence en cours pour relier sept silos appartenant à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) au réseau ferroviaire.
En outre, un programme visant à supprimer les intersections entre les chemins de fer et les routes a été initié pour prévenir contre les accidents et préserver les biens, par la construction de ponts et tunnels à chaque point de croisement sur les lignes ferroviaires déjà opérationnelles ou en cours de réalisation, y compris les projets de doublement des voies. Dans le cadre de la modernisation du réseau ferroviaire de la capitale et de ses environs, l’ANESRIF a réhabilité trois lignes de la gare d’Alger, incluant le remplacement des couches de base des rails, l’installation de nouveaux dispositifs de signalisation et de communication et l’électrification des lignes pour la première fois. L’année qui s’achève a également connu le renforcement du secteur des transports de la wilaya de Khenchela par une nouvelle ligne ferroviaire la reliant à Aïn Beïda (Oum El Bouaghi) sur 51 km. Ce projet, inscrit dans le programme complémentaire de développement décidé par le président de la République, constitue un levier majeur pour désenclaver la wilaya.
Une reconnaissance internationale des réalisations
L’année 2024 a été également marquée par la reprise des liaisons ferroviaires internationales entre l’Algérie et la Tunisie après 30 ans d’interruption, dans le but de faciliter le mouvement des passagers entre les deux pays voisins. Le premier voyage commercial de la gare de Tunis a ainsi eu lieu le 11 août. Grâce aux financements alloués depuis 2020, le réseau ferroviaire a atteint une longueur de 4787 km et devrait s’étendre à 6500 km à l’issue des projets en cours, avec une ambition de 15 000 km d’ici 2030. Ces efforts ont valu à l’Algérie les éloges de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), saluant un bond qualitatif dans le développement ferroviaire malgré les défis géographiques, grâce à des solutions innovantes et des projets ambitieux.