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Organisée par l’inspection vétérinaire:
Sensibilisation sur l’utilisation des antibiotiques dans les élevages

«La consommation d’aliments contenant des résidus d’antibiotiques, génère de graves problèmes de santé», avertit le Dr Mohamed Ayat, un expert algérien diplômé en microbiologie de l’université du New Jersey aux États-Unis.

Cette sonnette d’alarme a été formulée lors d’une communication présentée à l’occasion d’une journée de sensibilisation intitulée «les antibiotiques en médecine vétérinaire, l’utilisation anarchique nuit à la santé du consommateur», organisée, jeudi dernier, par l’inspection vétérinaire au siège de la direction des services agricoles de la wilaya d’Oran.
Selon cet expert en microbiologie, la consommation des œufs, du lait ou des viandes (blanches ou rouges) contenant des résidus d’antibiotiques présente un risque sur la santé.
Ce problème provient des exploitations où les animaux reçoivent une grande quantité d’antibiotiques même à titre de prévention tout au long de l’élevage.
Cette pratique dangereuse entraîne de la résistance aux antibiotiques.
«La plus grande difficulté sanitaire est le fait que l’écrasante majorité des élevages notamment avicoles activent dans l’informel et sont donc difficilement contrôlables.
«Il y a d’abord un risque immédiat d’avoir une allergie à l’antibiotique, ce qui peut induire un choc anaphylactique et peut conduire à la mort.
Il y a aussi le risque de développer une antibiorésistance, c’est-à-dire, la perte de l’efficacité des antibiotiques face à une infection bactérienne.
Le traitement des infections bactériennes causées par des germes résistants dure beaucoup plus longtemps ou pourrait se révéler impossible.
Si des bactéries résistantes provoquent une maladie, celle-ci ne pourra pas être traitée dans de bonnes conditions, voire impossible.
Dans le pire des cas, la maladie pourra entraîner la mort», alerte le Dr Mohamed Ayat, expert au niveau des tribunaux algériens.
«La consommation d’aliments contenant des résidus d’antibiotiques peut aussi provoquer une intoxication ou encore une perturbation de la flore intestinale qui peut être à l’origine de maladies multiples», avertit le Dr Ayat, qui gère un laboratoire d’analyse de qualité, à Oran, agréé par le ministère de l’environnement.
La majorité des éleveurs abusent en mettant des antibiotiques dans l’alimentation des volailles à tous les stades de l’élevage à titre préventif tout au long de l’élevage ou encore pour aboutir à un engraissement plus rapide.
La pratique est très risquée pour les humains à commencer par les éleveurs eux-mêmes qui consomment eux aussi leurs produits d’élevage.
«La réduction de l’utilisation des antibiotiques est nécessaire dans les exploitations d’élevage en raison des retombées graves sur la santé humaine», insiste le Dr Ayat.
«Les éleveurs doivent se soumettre à des règles strictes et cesser de donner des antibiotiques aux animaux quelques jours avant de les envoyer à l’abattoir de façon à ne pas retrouver d’antimicrobiens dans la viande», insiste un autre vétérinaire.
Dans la loi, le nombre de jours de retrait des antibiotiques avant l’abattage varie selon les espèces animales de façon à garantir l’absence de résidus excédant les limites maximales permises.
Certains proposent l’instauration d’un système où les vétérinaires et les éleveurs doivent être soumis à un contrôle strict de l’État, qui consigne, à l’aide d’un registre central, la consommation de chacun.
Parmi les solutions, le Dr Ayat propose l’instauration de contrôles des animaux destinés à l’abattoir par des tests rapides et simples (des kits de l’antibiogramme) permettant de détecter la présence ou non de résidus d’antibiotiques.
Imad T

 

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