Bien du tournis est donné au service des biens communaux de l’APC d’Aïn El Türck pour la réactualisation, ou du moins, de la mise à jour du sommier de consistance de la commune, consistant en un ensemble de biens et équipements immobiliers productifs et non productifs.
La mission pour le recensement des biens communaux de la commune s’avère une tâche colossale et gargantuesque, voire inexécutable, tant ce dossier, à l’instar de celui du foncier urbanisable et agricole, représente un véritable labyrinthe. En fait, ce dossier a toujours constitué le point d’achoppement de toutes les assemblées communales qui se sont succédées dans la commune d’Aïn El Türck, qui a bénéficié à la faveur de la loi de Finances 1976, d’un ensemble de biens immobiliers à titre gracieux, afin d’en constituer un gisement fiscal. Or, d’un mandat à un autre, le sommier de consistance s’est retrouvé au fur et à mesure tronqué de nombre de ses biens et équipements immobiliers, disparus à jamais, pour avoir été détournés de leur vocation et attribués à de tierces personnes, ayant ou non officié, au sein de l’assemblée communale.
Il s’agit, selon des confidences d’anciens responsables, d’une dilapidation en règle, ayant conduit à une véritable hémorragie dans les biens communaux. Il serait difficile, nous explique-t-on, de recenser tous les biens communaux disparus faute de pièces administratives. Et seule, une enquête approfondie parviendrait à reconstituer le puzzle. Quant à la question de savoir, comment ces biens ont-ils pu être « sortis » du sommier de consistance, cela ne réclame guère une grande ingéniosité pour comprendre que sans connivence et autres accointances au sein de l’administration locale, cela ne serait point arrivé. Cela étant dit, il s’agit maintenant de savoir comment restituer tous les biens perdus, ce qui reste du domaine possible.
Pour preuve, la récupération, récemment, par l’APC d’Aïn El Türck, d’une ancienne salle de cinéma couverte, relève presque de la prouesse. La salle en question, avait été occupée durant près de 30 ans par un marchand de meubles, qui en avait bénéficié à titre locatif dans le cadre de la saison estivale pour la projection de films, mais c’était pour s’y installer éternellement, avant d’en être délogé, dernièrement. D’autres biens communaux, constitués d’habitations, de hangars et de dépôts, ont connu le même sort, mais qui demeurent récupérables, pour peu que la volonté et la détermination y prévalent. Certes, un tel dossier va réveiller les démons à Aïn El Türck, mais ce ne sera que justice rendue pour la commune et ses habitants.
L’APC, en tant qu’autorité locale, appuyée par l’administration locale, est dotée des outils juridiques adéquats pour entamer une telle opération de restitution. Pour cela, il suffit d’actionner les leviers de la loi pour y parvenir. Il est tout de même aberrant de constater qu’après plusieurs décennies, la commune d’Aïn El Türck se voit privée d’un important gisement fiscal, et continue à élaborer son B.P (Budget primitif) sur des bases approximatives. Une expertise minutieusement menée sur le sommier de consistance communal révélera bien des surprises, jusque-là insoupçonnées de détournements.
Karim Bennacef