Tlemcen : présentation d’une étude archéologique récente sur la mosquée d’Abou El Hassan El Ténessi
Une récente étude archéologique sur la mosquée d’Abou El Hassan El Ténessi a été présentée lundi au Musée national de la calligraphie islamique de Tlemcen, à l’occasion de la Journée mondiale de l’art islamique, célébrée le 18 novembre de chaque année.
Cherki Rezki, enseignant en archéologie islamique au département des sciences de l’archéologie de l’Université de Tlemcen et auteur de l’étude réalisée au courant de cette année, a expliqué, lors de sa présentation, que «la mosquée d’Abou El Hassan El Ténessi, fondée en 696 de l’hégire (1297) est l’un des plus anciens monuments de l’Etat zianide, restés en état». Il a souligné que le bâtiment, qui abrite actuellement le Musée national de l’écriture islamique, constitue «l’école artistique du style tlemcénien dans ses aspects zianide et mérinide». L’étude, qui a fait l’objet d’analyses en laboratoire sur certains éléments du zellige algérien, a révélé que les caractéristiques artistiques de ce monument n’étaient pas andalouses, comme l’ont affirmé des études françaises antérieures.
Elles proviendraient des grandes cités historiques de l’Algérie, telles que Kalaâ de Beni Hammad, de Sadrata (actuellement Ouargla), de Constantine, d’Annaba et d’Achir (actuellement Médéa), qui sont les principales sources des influences artistiques de ce monument, a-t-on soutenu. L’intervenant a affirmé que «les innovations et les nouveautés apportées par ce monument, telles que le zellige, ont fait de lui une école qui a servi de modèle dans l’architecture zianide et mérinide». «Les analyses en laboratoire ont montré que le zellige tlemcénien diffère totalement du zellige andalou et mérinide, et que l’argile utilisée dans ce zellige est entièrement locale provenant des dépôts de la vallée de Tafna», a-t-il encore noté. Il a également précisé que cette étude, publiée sous forme d’ouvrage, sera utilisée à des fins académiques et mise à la disposition des chercheurs et des étudiants pour la préservation et la valorisation de ce patrimoine culturel, tout en facilitant la réalisation de recherches académiques. Une exposition historique et artistique a été organisée en marge de cette présentation, mettant en avant des documents d’archives relatifs à l’histoire et aux évolutions fonctionnelles de ce monument historique majeur entre 1842 et 1907.