Transport urbain : un secteur en attente de changements

Malgré les efforts indéniables des pouvoirs publics voulant assainir et améliorer la situation déplorable qui règne en matière de transport publics, ce secteur d’activité reste encore marqué par de grands déficits en termes d’organisation et de fonctionnement. On se souvient qu’au début du mois de décembre de l’année 2023, le wali d’Oran avait lui-même sévèrement dénoncé la situation chaotique qui règne dans le secteur du transport à Oran. « Une situation inacceptable avait souligné le wali, compte tenu des dépassements et de l’anarchie constatée». Selon un communiqué de la wilaya, publié sur le site officiel de l’institution, le wali d’Oran avait alors accordé un délai de trois mois au nouveau directeur des transports pour améliorer la situation. Mais à ce jour une bonne majorité d’usagers ne cessent de se plaindre et de dénoncer sur les réseaux sociaux les lacunes et les anomalies à l’origine des multiples désagréments rencontrés au quotidien. Prendre un ou deux bus pour se rendre à son travail est devenu pour bon nombre un calvaire forgé depuis des années par le culte de l’anarchie et de la régression dans les pratiques et comportements qui sont de s’inscrire dans une démarche de progrès et de modernité tant espérée. La notion même de service public semble parfois perdre tout son sens face à la médiocrité des prestations et à l’état calamiteux de l’entretien et de la maintenance des unités de transport urbain et périurbain exploitées par des opérateurs privés. Des opérateurs bénéficiaires d’agréments qui visiblement n’ont d’autre objectif que d’amortir au plus vite leur investissement engagé le plus souvent grâce à un prêt bancaire dans le cadre du soutien à l’insertion des jeunes. Tout a déjà été dit et écrit sur les lacunes et dysfonctionnements du secteur des transports publics à Oran qui cherche encore ses repères et ses équilibres. Les points de stationnements, les gares de terminus, les arrêts, le respect des trajets, et bien d’autres volets sont souvent évoqués par les gestionnaires et acteurs concernés sans pour autant dégager des solutions crédibles et efficaces. A ce jour, le nouveau plan de transport tant attendu n’a pas pu étre mis en œuvre pour différentes raisons liées entre autres à l’évolution rapide de la croissance urbaine et aux mutations du réseau de circulation interne et périphérique. Une situation qui pénalise la mobilité entre certaines zones urbaines importantes à très forte densité d’habitants. On sait que le développement des nouveaux quartiers à l’Est de la ville a accentué le déficit en unités de transport public reliant diverses agglomérations. La grande zone urbaine de Belgaid, avec son stade olympique et son pôle universitaire, les nouvelles grandes cités d’habitat collectif et de commerces à l’est de la ville ou encore le fameux grand pôle urbain Ahmed Zabana dans la commune de Misserghine sont particulièrement touchées par le problème de transport, d’autant plus que tous les projets d’extension du tramway sont gelés et se fait toujours attendre…

Par S.Benali