
Travaux publics, Hydraulique, Habitat et Urbanisme : des investissements de près de 50 milliards de dollars
«Plus de 78 % de ces projets relèvent du secteur des travaux publics et des infrastructures de base (33 projets), tandis que les autres concernent les secteurs de l’hydraulique (11 projets) et de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville (6 projets)»
Le niveau des investissements publics actuellement en chantier en Algérie s’élève à 6.400 milliards de dinars. C’est l’équivalent de près de 50 milliards de dollars. Un effort colossal qui traduit le fort engagement de l’Algérie qui la rapproche de l’émergence. Ces investissements sont contrôlés par la Caisse nationale d’équipement pour le développement (Cned). Son directeur général, Mohamed Salim Telidji, a en effet affirmé que «la Cned assure actuellement le suivi d’une cinquantaine de projets d’équipement, représentant une autorisation d’engagement globale de plus de 6.400 milliards de dinars». Il dira également que «plus de 78 % de ces projets relèvent du secteur des travaux publics et des infrastructures de base (33 projets), tandis que les autres concernent les secteurs de l’hydraulique (11 projets) et de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville (6 projets)». Ces projets incluent la construction de liaisons autoroutières, de lignes ferroviaires, de tramways et de métro, ainsi que celle de barrages, de stations de dessalement et de réseaux de transfert. Ils englobent également des projets de villes nouvelles et d’équipements publics.
Sous l’égide du ministère des Finances, la Cned adopte une approche axée sur l’efficience de la dépense publique, en examinant les études des projets d’infrastructures financés par le budget de l’État. Elle émet des avis pour garantir une utilisation optimale des financements, afin d’éviter les risques de surcoûts et de dépassements de délais. «L’objectif est de disposer d’une vision globale sur l’état d’avancement des projets en termes de coûts, de délais et de qualité. Cela permet d’identifier les difficultés rencontrées par les maîtres d’ouvrage et de leur proposer des recommandations et des actions concrètes pour anticiper les facteurs de risque», a expliqué le directeur général.
En 2024, la Cned a ainsi examiné plus de 30 dossiers d’études portant sur une vingtaine de projets d’infrastructures. Depuis sa création en 2006, l’organisme a analysé les études de près de 180 grands projets d’équipement public, a-t-il ajouté. M. Telidji a également souligné «une prise de conscience accrue des promoteurs sur l’importance d’investir dans des études de faisabilité, d’impact environnemental et social, ainsi que dans des études techniques approfondies avant de lancer des projets de grande envergure».
En ce qui concerne le développement des compétences locales, le responsable a salué «le progrès en matière d’ingénierie, de conseil et d’expertise nécessaires à la réalisation de ces études». Les guides de gestion élaborés par la Cned, associés à l’adoption de bonnes pratiques, ont permis, selon lui, une meilleure maturation des projets. Interrogé sur le Partenariat public-privé (PPP), que la Cned s’efforce de promouvoir comme mode de financement alternatif, M. Telidji a affirmé qu’il représente «un axe majeur des réformes structurelles visant la diversification de l’économie nationale». Il a indiqué que la Cned a participé, sous la direction de la Direction générale du budget (DGB), à l’élaboration d’un avant-projet de loi sur le PPP, qui est actuellement en phase d’enrichissement, conformément aux orientations du président de la République.
Il a également rappelé que l’Algérie a déjà mis en œuvre, avec succès, plusieurs modèles de PPP au cours des deux dernières décennies, notamment pour les stations de dessalement d’eau de mer et les centrales électriques. Sont également concernés plusieurs contrats de gestion de la distribution d’eau dans les wilayas d’Alger, Tipaza, Constantine, Oran et Annaba, ainsi que des concessions de terminaux à conteneurs dans les ports d’Alger et de Djen Djen. «L’expérience accumulée dans ce domaine constitue un capital précieux», a-t-il affirmé.
Pour réussir les PPP, il juge nécessaire d’établir un cadre législatif cohérent avec les réglementations sectorielles et les textes régissant les marchés publics, tout en améliorant le climat des affaires et le cadre institutionnel.
M. Telidji a aussi annoncé le lancement imminent d’une plateforme numérique dédiée à la gestion et au suivi des projets. Cette application permettra aux partenaires institutionnels, notamment les ministères et maîtres d’ouvrage délégués, de transmettre à la Cned les dossiers d’études et les données des grands projets. En retour, ces derniers auront accès aux rapports d’analyse, aux documents techniques élaborés par la Caisse, ainsi qu’aux indicateurs de performance des projets, consultables en temps réel.
Yahia Bourit