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Triste réalité du Maghreb
Triste réalité du Maghreb
Très peu de gens, à l’exception de quelques politiciens, âgés peuvent répondre spontanément à ce qui s’est passé un certain 17 février 1989 dans la ville marocaine de Marrakech. Cette date qui était appelée en son temps à figurer sur beaucoup de calendriers politiques et sociaux est tombée dans les oubliettes de l’histoire. En Algérie, au Maroc, en Libye, en Tunisie et en Mauritanie, le 17 février 2021 aurait pu être une date-anniversaire et célébrée par tous les peuples maghrébins. Elle aurait tout simplement symbolisé l’unité maghrébine. Mais, force est de reconnaître que demain, il ne se passera rien, dans aucun lieu de cette vaste région qu’on a appelé l’Union du Maghreb arabe.
Il y a 32 ans, jour pour jour, les dirigeants Maghrébins s’étaient entendus sur la création de l’Union du Maghreb arabe. Il y avait à l’époque, matière à se réjouir, et une grande bouffée d’espoir parmi les petites gens. Tout le monde s’est réjoui et l’on attendait une succession de Sommet de l’UMA pour mettre en place les institutions de la nouvelle union. Mais au lieu d’initiatives unitaires, les citoyens de cet important espace géostratégique ont eu droit à des annonces récurrentes sans concrétisation sur le terrain. Faut-il rappeler, qu’à partir du gel de l’UMA prononcé par le Maroc, à chaque session du Conseil des ministres des Affaires étrangère de l’UMA, la question de la réunion d’un Sommet des chefs d’Etat de l’union est évoquée avec plus ou moins d’insistance.
Après quelques années d’euphorie et vingt cinq autres de brouille au sein de l’espace maghrébin, les opinions publiques des cinq pays ont fini par comprendre la fonction de ces annonces, à savoir qu’elles donnent aux dirigeants maghrébins l’impression de faire quelque choses, d’activer dans le sens d’une intégration sérieuse et effective. Mais les Maghrébins d’en bas le savent très bien, il n’y aura rien du tout pour ce 32e anniversaire. Si non, comment justifier toutes les sessions-fantômes ?
Au jour d’aujourd’hui et après les vaines promesses, la triste réalité de l’ensemble Maghrébin n’intéressent pas les grands pays partenaires. Même son fameux potentiel de consommateurs n’est pas vraiment au top des préoccupations des multinationales. Ils sont parvenus à s’ouvrir un à un tous les marchés de la région, sans avoir à attendre les cinq nations qui, soit dit en passant, partagent les mêmes langues, arabe et tamaziht, la même religion et même la même histoire antique.
Par Nabil.G