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Un de leurs espions condamné en Allemagne : les renseignements marocains sous feu nourri

Le scandale des services secrets marocains qui a éclaté en Allemagne vient s’ajouter à la longue série noire d’affaires d’espionnage impliquant le Makhzen en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, contre des militants du Rif, ayant fui l’oppression du régime du marocain.

Le Makhzen érige l’espionnage au rang d’unique  moyen d’action dans ses relations avec les pays, comme avec les Marocains de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Ainsi après le scandale de Pégasus et beaucoup d’autres exemples de ce genre, l’on apprend que Rabat dépêche des hommes des services de renseignements spécifiquement dédiés à la traque des sujets marocains établis à l’étranger. La Justice allemande qui a mis la main sur l’un de ces «officiers» l’a condamné à un an et 9 mois de prison pour avoir espionné les partisans du «Hirak du Rif», un mouvement de protestation qui a secoué le Maroc entre 2016 et 2017, et dont les leader ont été condamnés au Maroc à de très lourdes peines allant jusqu’à 20 ans de prison.

Le scandale des services secrets marocains qui a éclaté en Allemagne vient s’ajouter à la série noire d’affaires d’espionnage impliquant le Makhzen en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, contre des militants du Rif, ayant fui l’oppression du régime du marocain. Cette longue série d’affaires qui ont défrayé la chronique dans ces pays, a fait écho dans la justice allemande qui a décidé de passer à l’action en juin dernier, en lançant l’enquête contre l’espion en question, connu des services de sécurité, car dénoncé par ses victimes.

Les preuves de l’implication des services marocains ne manquent pas. L’enquête de la police allemande a établi que les renseignement marocains avaient contacté l’accusé, en mars 2020. Celui-ci leur a transmis des informations sur plusieurs personnes, en contrepartie de titres de voyage d’un montant de près de 5.000 euros. Cette affaire démontre que le Hirak du Rif continue à inquiéter le Makhzen. La traque des militants, après les graves violations commises lors de cette protestation populaire, témoigne de l’acharnement de Rabat contre les citoyens rifains et met en évidence l’état de panique permanente du royaume qui use de corruption, de répression et  d’espionnage pour s’assurer une stabilité précaire.

Il faut dire que la pratique de la corruption et de l’espionnage est très répandue à l’internationale. Le scandale du «Maroc Gate» qui a éclaté au sein du Parlement européen en témoigne. Cette affaire constitue l’une des plus grandes affaires de corruption dans l’histoire de l’institution continentale, ayant permis de dévoiler au grand jour le vrai visage criminel du Makhzen, sa stratégie et ses tentatives en vue de légitimer sa politique de colonisation au Sahara occidental et de répression menée contre ses opposants qui revendiquent les libertés individuelles et collectives et la chute de la monarchie.

C’est dire que cette affaire d’espionnage en Allemagne n’est qu’un épisode sur un très long feuilleton qui remonte jusqu’en 1967 où le roi Hassen II a espionné les diriegants arabes pour le compte de l’entité sioniste. Avant même cette séquence, le Makhzen a toujours usé de ce moyen d’échange dans ses relations avec des pays tiers. Il reste que le gros scandale demeure celui de l’utilisation par les services marocain du logiciel d’espionnage israélien « Pegasus».

En juillet 2021, une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation par les services marocains du programme d’espionnage «Pegasus» mis au point par la société sioniste «NSO Group». Parmi les victimes de ce programme, figurent des journalistes marocains et internationaux, ainsi que des politiciens étrangers. Environ 100.000 personnalités politiques et médiatiques avaient été ciblées par ce programme. Les activités d’espionnage du régime du Makhzen ont suscité plusieurs réactions et le lancement de poursuites judiciaires notamment d’organisations des droits de l’Homme dans plusieurs pays.

Nadera Belkacemi

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