EDITO

Un grand jour !

C’est aujourd’hui le jour J pour des centaines de milliers de jeunes lycéennes et lycéens. Institution éducative par excellence, les épreuves du baccalauréat mobilisent l’ensemble de la société algérienne. Des dizaines de milliers de fonctionnaires entre cadres du ministère de l’Education nationale, enseignants, policiers, gendarmes et des éléments de la Protection civile sont dès aujourd’hui et sur cinq jours, en situation de branle-bas de combat. A côté de ce déploiement, pour le moins massif, de la République pour garantir sécurité et tranquillité aux candidats, se joignent plusieurs millions de citoyennes et de citoyens qui vivront sur le gril ces épreuves. Pères, mères, frères et sœurs, sans oublier les grands parents, les oncles et les tantes, feront en sorte de prendre au quotidien, des nouvelles de leurs proches concernés directement par les épreuves du baccalauréat.
Le décor ainsi planté donne un aperçu du poids du Bac dans la société algérienne. Cet examen a toujours constitué un événement national, depuis l’accession de l’Algérie à l’indépendance. Les premières promotions de lycéens étaient déjà considérées à l’époque comme la future élite du pays. Et le baccalauréat passait naturellement pour le sésame indispensable, ouvrant les portes à des carrières de cadres supérieurs. On pourrait imaginer la fierté des familles algériennes des années 60 qui comptaient leurs premiers bacheliers.
60 ans plus tard, l’institution est restée aussi populaire. Les Algériens n’ont jamais douté, tout au long de ces décennies, de l’importance du diplôme qui permet l’accès à l’université. On a beau pester contre le système scolaire, la baisse du niveau, le chômage qui touche les universitaires, personne n’ose remettre en cause la finalité du Bac. Plus qu’un examen de fin cycle, il constitue pour les Algériens, une preuve éclatante de l’intérêt d’être indépendant dans son pays. Et pour cause, avant l’émergence de la République algérienne démocratique et populaire, la citoyenneté était interdite aux Algériens. Leurs enfants n’avaient pas droit aux études secondaires, à quelques exceptions près. Le Bac est la revanche de la société. Il le restera encore pour plusieurs générations.
Aujourd’hui, ce sera le top départ d’une période si spéciale qu’il sera impossible de s’en détourner. Le pays vivra au rythme du stress, des joies et des peines de ses candidats, futurs bacheliers pour certains et malheureux recalés pour d’autres. En tout état de cause, il demeurera gravé dans les mémoires des lycéens de terminale, comme pour leurs parents. Allez demander à un parent de vous décrire les instants de l’annonce des résultats. Il le fera avec une foule de détails…
Par Nabil.G

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