EDITO

Le début du pire

Difficile de prédire sur quoi va déboucher cette guerre en Ukraine. Plus ça avance et plus les choses se compliquent, jusqu’à donner l’impression que l’on est arrivé à ce point de non retour qui risque de mener le monde vers un conflit planétaire où toutes les armes et tous les coups seront permis.
Un point de non retour qui risque de faire basculer le monde entier dans l’horreur et dans une guerre comme n’en a jamais connu l’humanité, avec des armes qui pourraient souffler des villes entières en un rien de temps.
D’ailleurs les protagonistes de ce conflit frontalier (frontalier uniquement dans son premier aspect) parlent ouvertement d’une probable troisième guerre mondiale. Le mot est lâché par de hauts responsables des deux camps, qui chacun trace des lignes rouges, des lignes qui sont en réalité franchies graduellement et à chaque fois dans ce conflit, qui malgré plus de deux mois depuis son déclenchement donne l’impression de n’être qu’à ses débuts.
Les Occidentaux, qui faisaient semblant au début du conflit d’apporter un soutien modéré à Kiev, et qu’ils qualifiaient de soutien de principe, s’engagent aujourd’hui de manière claire et sans détours, en apportant une aide massive et illimitée à l’Ukraine sur tous les plans. Ainsi des sommes d’argent colossales sont mises sur la table et se chiffrent à des milliards de dollars. Des tonnes d’armes de tous genres sont envoyées pour l’armée ukrainienne. Et ce ne sont plus là des armes défensives, comme le soutenaient au début les capitales occidentales, mais des armes offensives de toute dernière génération.
Si la guerre n’est pas totale à ce stade de développement des évènements, il faut dire que nous ne sommes pas tellement loin. Ceci au moment où la diplomatie se fait de plus en plus discrète, et le ton guerrier de plus en plus menaçant. Les visites des hauts responsables américains à Kiev sont une preuve, encore une autre, de cette escalade. Ainsi en moins d’une semaine, ce sont deux ministres américains, celui des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que la présidente de la Chambre des représentants des USA, Nancy Pelosi, qui se sont rendus dans la capitale ukrainienne. De leur côté les présidents russe et américain s’échangent les amabilités à chacune de leur intervention, et menacent de recourir à encore plus d’armes destructrices dans cet affrontement à distance.
Car il devient clair et limpide aujourd’hui que l’Ukraine n’est plus qu’un terrain de guerre entre Washington et Moscou. Car au fond c’est bien de celà qu’il s’agit. Nous sommes clairement dans la phase haute d’une guerre froide, plus inquiétante d’ailleurs que celle qui a suivi la fin de la deuxième guerre mondiale, et qui est toute proche d’une guerre ouverte et meurtrière entre les deux superpuissances mondiales. Et malheureusement ce n’est pas là de la science fiction, mais une probabilité plus qu’imminente au vu des développements que ne cesse de connaître ce conflit, qui quoi qu’il en soit changera, à coup sûr, la face du monde.
Par Abdelmadjid Blidi

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