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Un homme, une erreur
C’est aujourd’hui mercredi que se déroulera la cérémonie d’investiture du 46ème président des Etats-Unis Joe Biden. Une cérémonie à laquelle n’assistera pas l’ancien président Donald Trump qui fait ainsi entorse à une vieille tradition de la démocratie américaine. Ce sera une première depuis 150 ans.
Trump quitte la Maison Blanche en laissant derrière lui un pays plus divisé que jamais, une économie sur les rotules et une situation sanitaire des plus graves. Et même Washington, ville où il a exercé son pouvoir ces quatre dernières années, est aujourd’hui un vrai bunker tenu par près de 20.000 membres de la garde nationale. Les divisions et les haines nourries par ce président se terminent presque dans le chaos. Jamais l’Amérique n’a eu à gérer, ni à connaître une passation de pouvoir dans un tel climat de tension et même de guerre civile. Tous les spécialistes de ce grand pays sont unanimes pour dire que les USA mettront du temps, beaucoup de temps à se relever d’un aussi immense gâchis et divisions laissés par un homme qui, en tous points de vue, n’était pas fait pour le job.
La démocratie américaine et ses institutions ont, certes, tenu le coup, mais le précipice n’était pas loin et les violents événements du 6 janvier dernier au Capitole, dont Trump était le premier instigateur, resteront comme un traumatisme profond et douloureux pour tous les politiques américains.
L’Amérique tourne ainsi la page Trump dans la douleur, et ouvre son avenir avec Biden dans la crainte. Car le mal laissé par le mania de l’immobilier est si profond que rien ne dit que les extrémistes et les suprématistes blancs, dont Trump était en quelque sorte le chef, changeront de stratégie après son départ. D’ailleurs leur réaction est suivie de près dès ce mercredi. Les services de sécurité sont sur les dents et s’attendent à des dérapages un peu partout dans le pays.
Sur la scène internationale, le bilan de Donald Trump est tout aussi catastrophique. Ses seuls succès il ne les a eus que grâce aux impopulaires monarques arabes qui ont accepté, toute honte bue, de poignarder la cause palestinienne et engager une normalisation avec l’entité sioniste, au moment où Israël crie haut et fort qu’il ne reconnaît aucun droit aux Palestiniens et qu’il continuera sa politique de la terre brûlée, pas uniquement en Palestine mais dans toute la région arabe. Il faut bien des traîtres pour sauver les ratés, et Trump a été servi par Abu-Dhabi, Manama ou Rabat.
Par Abdelmadjid Blidi