Une Amérique bien agitée
Le président américain, Donald Trump, fait face à son premier grand test grandeur nature sur la scène nationale. Les émeutes qui secouent l’Etat de Californie, et en particulier la ville de Los Angeles, ont mis au devant de la scène, un président intransigeant qui surtout se soucie très peu des lois et de la légalité.
En toile de fond, c’est la politique anti-immigration prônée par Trump qui a fait dégénérer la situation. Les nombreuse arrestations de migrants opérées par la police fédérale dans la ville sont derrière les graves débordements qui ont éclaté il y’a quelques jours. Le locataire de la Maison Blanche, loin de céder ou de calmer le jeu, a fait le choix du tout répressif, et a pour cela dépêché la Garde nationale, c’est-à-dire les militaires, pour mater ce début de manifestations. Une décision prise sans le consentement du gouverneur de Californie, Gavin Newsom. Une première depuis 1965, selon les spécialistes des Etats-Unis, et surtout une décision « inconstitutionnelle ». Trump aurait même menacé d’arrêter le gouverneur californien, Newson, membre du parti démocrate.
Mais le plus grave dans ce qui se passe en Californie, c’est que c’est là une expression, partagée dans plusieurs états américains, contre la politique migratoire de l’administration Trump. Une politique qui est de plus en plus contestée. Et Trump ne semble pas accorder trop d’importance au risque de contagion qui pourrait s’enchainer un peu partout dans le pays. Une probabilité que beaucoup de specialistes considèrent comme pouvant survenir, surtout que le président a fait le choix de la force, et surtout d’impliquer les militaires dans le rétablissement de l’ordre, alors que ce n’est pas du tout leur métier. D’autres cercles sont plus alarmistes et évoquent ouvertement un risque réel de guerre civile si les choses continuent sur cette voie.
Pour l’instant et tant qu’il n’y aura pas de morts, la situation reste sous contrôle. Mais beaucoup voient dans ces émeutes de Los Angeles le début d’une riposte violente contre les politiques de Trump et son entêtement à vouloir passer en force. Mais quelles que soient les futurs développements, l’Amérique de Donald Trump, est loin d’être une Amérique apaisée. Surtout que ces bouleversements viennent au tout début de l’investiture du 47é président, et qu’il reste encore trois ans et demi avant la fin du mandat de cette administration.
Par Abdelmadjid Blidi