Une autre révolution
En consacrant un ministère de plein exercice à la transition énergétique, l’Algérie a clairement annoncé la couleur, à savoir que l’option du développement des énergies renouvelables est une donnée stratégique et relève même de la sauvegarde de la nation. Autre preuve de cette volonté d’aller de l’avant dans cette politique est la décision de travailler à réaliser quelques 15.000 mégawatt d’électricité solaire à l’horizon 2030. On aura déduit que l’Algérie est plus que décidée à entrer dans l’ère de l’après pétrole avec un maximum d’atouts.
Les défis sont quasi –immédiats et il serait contre-productif de se détourner d’une réalité aussi clairement établie dans toutes les modélisations économiques et sociales futures, celles qui donnent l’assèchement des puits de pétrole en Algérie à plus ou moins moyenne échéance. L’ensemble des experts s’accordent sur le fait que la fin de l’ère énergétique d’origine fossile est programmée pour la moitié du 21e siècle. L’Algérie aura eu un petit siècle pour se préparer à cette échéance en construisant une nouvelle industrie énergétique basée sur le nucléaire et le solaire.
Lorsqu’on sait la situation de notre économie et le niveau de maîtrise du process et le peu d’entreprises versé dans la filière, on peut aisément mesurer l’important effort qu’il va falloir fournir pour parvenir à mettre le pays à l’abri d’une catastrophe énergétique annoncée, avec son lot de perte en souveraineté. Dans ce laps de temps, assez court à l’échelle d’une vie pour une nation, le défi est on ne peut plus difficile à relever. Et pour cause, l’Algérie est appelée à faire un rattrapage plus que nécessaire pour parvenir à maîtriser la technologie solaire qui a beaucoup évolué, en dehors des radars de la république pétrolière qu’est l’Algérie pour un temps seulement. Il n’y a pas que l’acquisition de cette technologie, faut-il encore agir sur la filière et entrer dans le club select des accélérateurs technologique, avec l’objectif final de déployer des applications sur le terrain de cette énergie propre. Et cerise sur le gâteau, il faut prendre en compte l’aspect économique en faisant en sorte à ce que son usage ne soit trop onéreux pour l’industrie et les ménages algériens. Cela peut paraître complexe de passer toutes ces phases, mais il est dit dans l’Histoire des Hommes que l’audace est le seul chemin qui éloigne des poubelles de l’Histoire. Réussir la transition énergétique n’est pas une action anodine, notamment pour un Etat qui n’a que 59 ans d’âge, mais qu’on se le dise que c’est une autre révolution et les chercheurs algériens sont les nouveaux combattants pour la nouvelle indépendance du pays.
Par Nabil.G