L’unité de traitement de l’Alzheimer de Blida, unique du genre en Algérie, joue un rôle important dans la prise en charge psycho-médicale des malades et de leur proches, en vue de leur apprendre à vivre avec la maladie et surtout d’en éviter les complications.
«L’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui affecte les personnes âgées, et nécessitant un traitement dès les premiers symptômes, pour éviter des complications», a indiqué la responsable de cette unité, Pr. Souhila Amalou, dans un entretien avec l’APS, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’Alzheimer (21 septembre). Entrée en service en 2017, l’unité de traitement de l’Alzheimer du CHU Franz-Fanon est sollicitée par de nombreux malades et leurs proches, de différentes wilayas du pays, en quête d’un traitement pour ralentir la progression de cette maladie, mais surtout pour apprendre à vivre avec, en vue des chamboulements qu’elle implique dans la vie de la famille concernée, a-t-elle ajouté.
S’appuyant sur sa longue expérience dans le domaine, la neurologue a relevé que l’âge des personnes atteintes d’Alzheimer, en majorité des femmes (moyenne de deux cas de femmes contre un cas chez les hommes) se situe entre 65 et 85 ans. Sachant que les complications de la maladie affectent les hommes plus que femmes.
«Si le rétablissement des personnes atteintes d’Alzheimer est quasiment impossible, du moins scientifiquement, du fait qu’il s’agit d’une maladie qui touche les cellules nerveuses du cerveau, également affectées par le vieillissement, il n’en demeure pas moins que le protocole thérapeutique adopté par cette unité est de nature à leur éviter une dégradation de leur état, tout en les aidant à s’adapter avec leur nouveau mode de vie, notamment si la maladie est prise en charge à ses débuts», a souligné le Pr. Amalou. Explicitant le protocole de prise en charge de cette maladie, assurée par un staff médical spécialisé en psychologie et psychiatrie, le Pr. Amalou a indiqué que celui-ci se base sur un traitement médical portant sur la prescription d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, entre autres.
Cette méthode de traitement dont l’efficacité est prouvée, selon les témoignages mêmes des proches des malades, consiste, également, à répartir les malades en groupes pour l’exercice d’activités divers (jardinage, couture) et pour stimuler leur mémoire, dont les jeux d’échecs et les puzzles, pour leur éviter toute complication due au sentiment de vide et d’ennui ressenti par le malade. Un intérêt particulier est également conféré par les responsables de cette unité, pour l’accompagnement des proches des malades, pour les aider à s’adapter à leur nouvelle situation, à travers l’organisation de rencontres régulières à leur profit, avec les psychologues de l’unité.
== Hausse des cas accueillis par l’unité ==
Le Pr .Amalou a fait cas d’une hausse des malades accueillis au niveau de l’unité de traitement de l’Alzheimer, soit une moyenne de 20 nouveaux cas/mois, contre 10 à 13 cas à l’ouverture du centre. Elle a expliqué cette hausse par une prise de conscience chez les citoyens, de plus en plus convaincus de l’importance d’un traitement dès le début de la maladie, pour éviter sa progression rapide. Ellea aussi noté que majorité des malades ignorent qu’ils sont affectés par cette maladie, à l’exception d’un petit nombre dont le niveau d’instruction permet d’assimiler cette maladie. Une quinzaine de malades sont quotidiennement pris en charge au niveau de l’unité. Un nombre appelé à la hausse en cas de son renforcement par des ressources humaines et matérielles suffisantes pour la prise en charge de tous les malades, d’autant plus que la durée d’une séance de traitement est de 45 à 50 minutes, a expliqué la responsable. Sur place, le fils d’un malade septuagénaire de la wilaya de Tipasa, a affirmé «l’amélioration sensible de l’état de son père, après avoir bénéficié du protocole thérapeutique de l’unité, depuis une année».
Il s’est, également, félicité du bon traitement du personnel médical qui a encouragé son père à mieux accepter son traitement. Néanmoins, le Pr. Amalou a relevé que la pandémie du coronavirus a entravé l’achèvement de l’équipement de cette structure avec le matériel nécessaire, notamment la salle de rééducation fonctionnelle, dont beaucoup de patients ont grand besoin.