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Législatives du 12 juin:
Une campagne électorale pour convaincre la majorité silencieuse

Autant de balises qui tracent les frontières d’une campagne électorale, unique en son genre, de par les dispositions légales qui obligent les partis à puiser dans les valeurs juvéniles et féminines.

La date du démarrage offi-cielle de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin 2021 a été fixée pour le 20 mai prochain. Le début de la campagne sera donc un jeudi. Elle s’étalera jusqu’au 9 juin, 3 jours avant le scrutin. Annoncé précédemment pour la journée d’hier, l’entame de la course pour les sièges de l’APN est donc « corrigé » en vertu de l’ordonnance portant loi organique relative au régime électorale. Laquelle stipule que «la campagne électorale est déclarée ouverte 23 jours avant la date du scrutin (et) s’achève 3 jours avant la date du scrutin».
Elle énonce également que «nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit», faire campagne, en dehors de la période prévue par la loi. Une précision de taille qui oblige les candidats à patienter encore quelques jours pour se lancer dans la bataille. Même les support électroniques figurent sur la liste des moyens, puisque les réseaux sociaux étaient, hier encore, assez timides sur le sujet des élections législatives. Mais une fois le coup de starter donné, chaque candidat «bénéficie d’un accès équitable aux médias audiovisuels autorisés, en application de la législation et de la réglementation en vigueur», note l’ordonnance. Celle-ci souligne également que «tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale doit s’abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination, et que l’utilisation de langues étrangères durant la campagne électorale est interdite». Autant de balises donc qui tracent les frontières d’une campagne électorale, unique en son genre, de par les dispositions légales qui obligent les partis à puiser dans les valeurs juvéniles et féminines. L’autre interdiction de taille qui vient tempérer certaines «ardeurs» mal placées est en rapport avec «un usage publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période de la campagne électorale». Une préconisation qui met l’argent en dehors du combat politique, d’autant que «la diffusion et la publication de sondage portant sur les intentions de vote des électeurs 72 heures avant la date du scrutin sur le territoire national et 5 jours pour la communauté nationale établie à l’étranger» est strictement interdite.
Outre les surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures sont attribuées équitablement à l’intérieur des circonscriptions électorales que l’Etat est obligé à mettre gracieusement à la disposition des candidats, l’ordonnance proscrit néanmoins «l’utilisation à des fins de propagande électorale, des biens ou moyens d’une personne morale publique ou privée, institution ou organisme publics». Par force de loi, les candidats sont tenus de ne pas faire campagne dans des lieux de culte, des institutions et administrations publiques, ainsi que des établissements d’éducation, d’enseignement et de formation, quelle que soit leur nature ou appartenance.
Au volet financement, la loi stipule que la campagne électorale est financée notamment au moyen de ressources provenant de la contribution des partis politiques constituée des cotisations de leurs membres et des revenus liés à l’activité du parti, de l’apport personnel du candidat, des dons en numéraire ou en nature provenant des citoyens personnes physiques et des aides éventuelles que peut accorder l’Etat aux jeunes candidats dans les listes indépendantes aux élections législatives et locales.
La loi interdit à cet égard à tout candidat à une élection «de recevoir, d’une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, provenant d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère». Les candidats savent donc à quoi s’en tenir et devront, dans le respect des dispositions de la loi, faire campagne pour convaincre les électeurs à aller voter. Ce n’est pas gagné, mais qui en tente rien n’a rien.
Nadera Belkacemi

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