Une liberté à géométrie variable
En Occident ou le Monde libre comme on aime se qualifier là bas, la liberté d’expression est bizarrement à géométrie variable. Et l’exemple le plus édifiant à ce sujet, c’est ce traitement médiatique et politique, réservé à l’extraordinaire mouvement de soutien à la Palestine qui traverse plusieurs pays européens et aussi les Etats Unis d’Amérique, notamment chez les étudiants universitaires.
Dans ces pays donc, la doxa chez les bons penseurs, c’est de vite dégainer cette vieille recette et faire cet abject amalgame qui veut que quand on est pro- palestiniens on se voit vite coller l’étiquette d’antisémites. Le but bien sûr c’est de faire taire ces voix qui osent dire que ce qui se passe à Ghaza n’est rien d’autre qu’un génocide minutieusement mené depuis sept mois sans répit.
En plus de celà, certains se croyant détenteurs de la vérité absolu et voulant mettre en difficulté leurs contradicteurs, posent toujours la même question ou plutôt la même provocation: “est- ce que vous mettez ce qui s’est passé le 7 octobre à Israël et ce qui se passé à Ghaza sur le même pied d’égalité ?”. Un sous entendu qui veut dire que ce qui s’est passé le 7 octobre est un acte terroriste. Une manœuvre qui faisait peur il y a quelques mois, mais qui aujourd’hui ne prend plus comme avant. Les réponses sont claires aujourd’hui, car dans les deux cas des êtres humains ont été tués et les vies sont les mêmes. Même si dans l’esprit de ces pro-sionistes la vie des Palestiniens ne vaut presque rien, car pour eux les 40.000 palestiniens tués à Ghaza ne valent pas la perte des mille israéliens tués le 7 octobre.
Cette absurdité de nier tous droits aux Palestiniens, y compris le droit à la vie, est des plus insupportable pour tous ces jeunes étudiants occidentaux qui ont voulu exprimer leur refus face à cette injustice, mais qui ont été brutalisés de la pire manière qui soit par les forces de l’ordre dans des pays qui se prétendent pourtant être les chantres de la liberté d’expression. Un bien triste spectacle alors que nous commémorons justement la journée internationale de la liberté d’expression. Une liberté d’expression bien sélective, il faut le reconnaître, chez ces grands donneurs de leçons. Et comme dirait un proverbe bien de chez nous” halal alina w hram alikom”. Mais quelle que soit les intimidations et les menaces il n’en demeure pas moins que la voix de la Palestine et la défense du peuple palestinien face à toutes les injustices qui lui sont faîtes depuis plus de 75 ans est en train de se faire entendre.
Par Abdelmadjid Blidi