EDITO

Un vrai dilemme

Les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme. Plus encore, ils crient carrément leur désarroi face à ce qu’ils qualifient d’inquiétante situation dans les hôpitaux. Les choses sont à la limite du soutenable, préviennent-ils, et il est plus qu’urgent d’agir avant que la situation n’échappe à tout contrôle.
En effet, un peu partout dans le pays les hôpitaux sont au bord de la saturation. Dans des témoignages collectés à Alger, Oran, Tizi-Ouzou ou ailleurs, le constat est pratiquement le même. L’exemple d’Alger est édifiant à ce sujet et il est pratiquement semblable ailleurs. Ainsi au CHU Mustapha Pacha, le Pr Kamel Hayel a indiqué, dans une déclaration à l’APS, que le service covid qui accueillait en décembre dernier de 8 à 9 cas par jour, accueille désormais une moyenne quotidienne de 17 à 20 cas, soit le double. La même situation est aussi relevée au CHU Issad Hassani de Beni Messous qui enregistre, selon le chef de service de médecine du travail et des activités médicales et paramédicales, Pr Cherifa Idder un total de 136 patients et la saturation du service de réanimation, prévoyant l’aménagement d’autres services pour faire face à la pandémie. A Oran aussi le docteur Boukhari, responsable de la communication au niveau de la DSP, a déjà signalé que les deux hôpitaux consacrés à la Covid, à savoir ceux de Chtaibo et d’El Kerma sont arrivés à saturation face au flux incessant des malades contaminés par le virus. Ailleurs aussi la situation n’est pas moins inquiétante.
Dans un autre cadre, les mêmes professionnels, et partant des observations faites dans les différents hôpitaux, sont unanimes à dire que la plupart des personnes hospitalisées ne sont pas vaccinées. Des chefs de service avancent à ce sujet des chiffres édifiants expliquant que 85 à 90 % des cas hospitalisés ne sont pas vaccinés et que seulement 10 % ont reçu les deux doses de vaccin. L’autre sérieux problème qui se pose aussi c’est la longue durée d’hospitalisation qui va de 25 à 30 jours, ce qui ne permet pas l’admission d’autres malades, parfois très sérieusement touchés, faute de lits disponibles.
Le tableau pour résumer est loin d’être idéal, il est même à la limite de la rupture surtout qu’au dehors, les (mauvaises) habitudes des citoyens n’ont pas beaucoup évolué, et les gens ne prennent aucune précaution en observant très peu les gestes barrières à commencer par le port du masque, et surtout refusent toujours de se faire vacciner malgré la large disponibilité des vaccins importés, en plus du lancement de commercialisation du vaccin produit par Saidal. Un vrai dilemme.
Par Abdelmadjid Blidi

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