A la uneEvênement

Malgré quelques astuces pour supporter la hausse des prix du Ramadhan:
Une première semaine éprouvante pour les petites bourses

Les citoyens déjà habitués au scénario de la première semaine du mois sacré s’en tiennent depuis plusieurs années aux réserves de nourritures qu’ils font. Ainsi, l’idée du congélateur qui est apparue, il y a quelques années, est encore d’une actualité brûlante.

Le mois de Ramadhan qui, cette année, n’est pas précédé ou suivi par un événement social dépensier, en ce sens que les Algériens ne sont pas à la porte d’une grosse dépense, comme celle qu’engendre une rentrée scolaire ou une saison estivale. Cela n’empêche pas le stress traditionnel de la première semaine qui voit les prix des viandes, fruits et légumes prendre l’ascenseur. En effet, au cinquième jour du mois sacré, les marchés affichent des prix à la hausse et le consommateur peine à boucler son budget quotidien. Car, il ne s’agit pas de suivre la courbe du marché, au risque de tomber en «panne financière» au milieu du gué. Aussi, a-t-on constaté une activité en baisse dans les sites de ventes de produits de large consommation. Les commerçants disent se plaindre d’une désaffection de la clientèle. «On vend moins que d’habitude», lance un vendeur de fruits et légumes qui hier déjà, avait pris la résolution de ne pas renouveler son étale quotidiennement. Cette désaffection s’explique difficilement par une incapacité des consommateurs à faire face, même si pour beaucoup joindre les deux bouts relève de l’exploit. L’explication pourrait venir du succès des marchés de proximité dont le nombre dépasse le millier ou alors des stocks réalisés par les Algériens quelques jours avant le début du Ramadhan dans le but d’éviter la traditionnelle flambée. Celle-ci est bel et bien au rendez-vous, mais pas assez de clients pour faire le bonheur des commerçants. «J’ai trouvé des oranges et des petits poids à des prix intéressants, quelques jours avant le premier jour du Ramadhan. J’ai acheté de quoi passer la première semaine, de crainte que les prix explosent», confie une dame qui affirme avoir renouvelé l’opération avec d’autres légumes susceptibles d’être conservés. Mieux, cette dame avoue s’être équipée d’un congélateur, rien que pour emmagasiner de la nourriture et, partant, maîtriser son budget de Ramadhan qui, confie-t-elle, «aurait explosé si je ne m’y étais pas prise à temps ».
Croisée dans un marché de la banlieue d’Alger, notre dame était préoccupée par le prix de la viande rouge. Même si au cinquième jour, les cours n’ont pas trop augmenté, la décision de la cession d’importation des viandes prises par le gouvernement pourrait emballer le marché et faire prendre l’ascenseur à ce produits alimentaire très consommé durant le Ramadhan. D’ailleurs l’information qui a fait le tour du pays est largement commentée par les citoyens qui craignent une inflation incontrôlable. Au ministère de l’Agriculture, on se veut rassurant quant à la disponibilité d’une importante quantité. L’essentiel, insiste le Président-directeur général de l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR) Lamine Derradji, tient dans la maîtrise des coûts sur le marché national, puisque 150 points de vente proposeront la viande à des prix très compétitifs. Les consommateurs rencontrés, hier, veulent bien croire aux affirmations du Pdg, mais affichent néanmoins une certaine crainte que les prévisions du ministère s’avéreraient fausses.
Mais, en tout état de cause, les citoyens déjà habitués au scénario de la première semaine du mois sacré s’en tiennent depuis plusieurs années aux réserves de nourritures qu’ils font. Ainsi, l’idée du congélateur qui est apparue, il y a quelques années, est encore d’une actualité brûlante et les ménages en ont vraisemblablement usé à profusion pour ne pas avoir à subir le diktat du marché.
Yahia Bourit

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page