La vaccination massive permettra de freiner la propagation du variant Delta du coronavirus. Pour atteindre cet objectif, 80% de la population doit être vaccinée afin de se prémunir contre ce mutant très virulent.
C’ est ce qu’a indiqué jeudi dernier au cours d’une conférence de presse au sein du ministère de la Santé le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Dr Fawzi Derrar. Appelant à élargir la campagne de vaccination, le responsable a affirmé qu’il s’agit du seul moyen pour faire face au variant Delta, le plus répandu et le plus dangereux dans le monde à l’heure actuelle.
«La vaccination reste le seule moyen efficace contre le virus et les variants, notamment «Delta», devenu une menace pour la population en raison de sa vitesse de propagation, où une seule personne atteinte du variant peut contaminer 8 personnes, contrairement aux autres variants», a-t-il détaillé.
Pour le Dr Derrar, les citoyens sont appelés à se rendre aux centres de vaccination d’autant que les vaccins sont disponibles. Il a indiqué, par ailleurs, que le taux de 10% de la vaccination de la population ne permet pas d’éliminer le variant Delta. Il a précisé qu’afin de briser la chaîne de contamination et de faire face aux autres vagues, il faut atteindre un taux de 80%, tout en rassurant quant à l’efficacité des vaccins. Par ailleurs, le ministre de la Santé, a de son côté, présenté le nouveau plan stratégique de communication. Celui ci aura la mission d’inciter les citoyens à se faire vacciner afin de briser la chaîne de contamination à travers le recours aux différents médias et l’organisation de conférences et de tables rondes par des spécialistes et des personnalités influentes dans la société. Ce plan prévoit de lancer des caravanes mobiles vers les zones enclavées et l’élargissement du nombre des espaces publics, des centres commerciaux, des mosquées, des institutions et des cliniques relevant du secteur privé dédiées à cette opération, qualifiée de «très importante».
Rappelant l’impératif de revenir aux mesures barrières, le ministre a indiqué que chaque mois, un total d’un million de personnes doit être ciblé par ce plan. Il a indiqué que la campagne de vaccination a été simplifiée en rapprochant la santé des citoyens et qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur des effets secondaires des vaccins» qui, selon le Centre national de la veille pharmaceutique, sont «très légers, à l’instar d’autres types de vaccins».
De son côté, la directrice générale de la pharmacie et des équipements médicaux, Pr. Ouahiba Hadjoudj, a annoncé l’acquisition d’importantes quantités de doses de différents vaccins durant les mois de juillet et d’août. Affirmant que la quantité prévue est estimée à 4 millions de doses, la responsable a insisté sur la nécessité d’utiliser tous les vaccins avant la date de péremption.
Pour sa part, le directeur général des structures sanitaires au ministère de la Santé fait état d’une forte pression sur les lits de réanimation d’hospitalisation, notamment à Alger. Il a assuré que son département s’est mobilisé pour remédier à cette situation. Il a également souligné le pic des cas de contagion durant les dernières semaines dans dix wilayas, ainsi que la disposition du ministère à faire face à cette situation sur le territoire national, en adressant des instructions aux directeurs de la santé et aux gestionnaires des hôpitaux à l’effet de tirer profit des deux expériences précédentes de février et de juillet 2021.
De son côté, le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, Djamel Fourar a passé en revue la situation épidémiologique et la stratégie adoptée par le ministère en vue d’encourager la campagne de vaccination.
Plaidoyer pour l’augmentation de la cadence de vaccination des citoyens
Au cours de la même journée, le Pr Benbouzid, lors d’une visioconférence, a appelé les directeurs locaux de la santé à augmenter la cadence de vaccination des citoyens en vue d’atteindre l’objectif tracé par les pouvoirs publics, à savoir un taux de 70%. Il ainsi plaidé pour «l’accélération» de l’opération de vaccination de la population au vu de la disponibilité de «quantités importantes» des doses en attendant que d’autres lots arrivent progressivement en Algérie. Évoquant une des conséquences de la hausse des contaminations, le ministre a indiqué que les structures sanitaires de 09 wilayas du pays dont Alger connaissent une énorme pression en raison de l’augmentation du nombre de cas.
Pour leur part, les directeurs locaux ont fait état des capacités mobilisées actuellement pour couvrir les besoins des populations de ces régions, notamment en termes de nombre de lits d’hospitalisation, de réanimation et du taux de vaccination. De son côté, le Dr Djamel Fourar a constaté un taux faible de vaccination à travers plusieurs wilayas. Il a appelé à «l’accélération» de la cadence de cette opération par la mobilisation de tous les moyens recommandés par le ministère tels que la vaccination des travailleurs des établissements, le recours aux cliniques du secteur privé et cliniques mobiles, l’élargissement des espaces publics tout en associant les notables des régions et le mouvement associatif. Il a estimé que la vaccination d’un grand nombre de citoyens contribue à briser la chaine de contamination» notamment avec l’apparition de nouvelles souches du virus dont le variant «Delta» qualifié comme «le plus dévastateur au monde».
Dans le même contexte, Pr. Lyes Rehal, directeur général des services sanitaires au ministère, au sujet de la hausse des cas dans 9 wilayas, il a souligné «la disponibilité du ministère à mobiliser tous les moyens en vue de prendre en charge les citoyens». Le responsable a enfin durci le ton avec les directeurs de la santé ayant manqué à leurs responsabilités et n’ayant pas suivi les orientations du ministère, leur rappelant la tenue d’une rencontre hebdomadaire d’évaluation en vue d’améliorer la situation du pays.
Samir Hamiche