L’événement climatique d’hier, qui se poursuit aujourd’hui, est trop court pour rester dans les annales de la climatologie nationale, mais interpelle néanmoins sur les risques désormais potentiels qu’il va falloir calculer dans le futur.
Toute la bande des Hauts plateaux d’est en ouest, en passant par le centre du pays, a connu, hier en fin d’après-midi, une perturbation climatique exceptionnelle. Une première dans le pays, depuis plus d’une décennie au moins. En effet, les températures ont chuté brutalement jusqu’à – 8°. Cette situation va perdurer toute la journée d’aujourd’hui, selon un bulletin météorologique spécial (BMS), émis par l’Office national de la météorologie (ONM). Cette vague de froid concerne, note la même source, le Sud de Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Naâma, El Bayadh, Saïda, Tiaret, Laghouat, Djelfa, Tissemsilt, Médéa, Bouira, M’sila, Bordj Bou Arreridj, Sétif, Batna, Khenchela et Tébessa. Tous les territoires concernés par ce BMS sont donc placés en vigilance Orange. Il convient de préciser que la validité de ce bulletin météorologique court jusqu’à aujourd’hui.
Il reste que malgré la durée, assez limitée, de cette perturbation climatique, elle se distingue néanmoins par les conditions de froid extrême qui l’accompagnent. Les Algériens qui se sont habitués, réchauffement climatique oblige, à des températures printanières en plein hiver sont surpris par la « violence » de ces températures qu’ils ont oubliées. Il n’est donc pas écarté que cette vague de froid trouve de très nombreuses familles non préparées à l’affronter. Le pays a déjà connu des épisodes d’enneigement importants, avec ce que cela suppose comme désagréments pour les citoyens, mais une baisse des températures aussi brutale ne relève pas de la normale dans la région d’Afrique du nord. Cela dit, d’autres régions du monde, tout aussi comparables, ont vécu des séquences de dégradation du climat totalement inattendues. Cela pour dire que ce qui se passe actuellement dans les Hauts plateaux ne constitue pas une rareté en soi, mais pose de sérieuses questions sur le dégréement climatique qui frappe la planète de plein fouet. Et pour cause, outre qu’il cause des gènes aux citoyens et peut même provoquer des accidents mortels, le gel peut également détériorer les cultures.
Pour l’heure, l’événement climatique d’hier qui se poursuit aujourd’hui, est trop court pour rester dans les annales de la climatologie nationale, mais interpelle néanmoins sur les risques désormais potentiels qu’il va falloir calculer dans le futur. En attendant, force est de constater que la semaine pluvieuse et enneigée qui traverse le pays est autrement plus bénéfique. D’abord pour l’agriculture, ensuite pour l’alimentation en eau potable et enfin, pour la joie qu’elle suscite auprès des Algériens. Ainsi, durant plusieurs jours, et, hier encore, un afflux ininterrompu de visiteurs est quotidiennement enregistré dans les reliefs montagneux de l’est, du centre et de l’ouest du pays. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent chaque jour de longues files de voitures coincées par la neige.
La joie domine généralement, bien que l’on enregistre aussi des accidents pourtant évitables, à l’image de cet automobiliste qui a été secouru par les services de la gendarmerie après le dérapage de son véhicule. Certains autres visiteurs transportés dans des bus ont passé de longues heures sur la route pour pouvoir enfin rentrer chez eux tard dans la soirée. Notons également que les hôtels du centre national de sport et de loisir de Tikjda (CNSLT), qui compte plus de 400 lits, affichent complet depuis jeudi dernier.
Mais les désagréments sont toujours de mise, à l’image de la RN 33 qui demeure toujours fermée en raison des chutes de neige dans la région Aswel. La RN 15 connaît la même perturbation de la circulation entre les communes d’Aghbalou (Bouira) et Iferhounen (Tizi Ouzou).
Anissa Mesdouf