En prévision du mois sacré du Ramadhan, l’Algérie importera prochainement 2500 tonnes de viandes rouges congelées en provenance d’Espagne. C’est ce qu’a fait savoir, hier, une source du département d’Abdelhamid Hamdani qui s’est confiée à la chaîne de télévision Ennahar TV.
Cette mesure vise à assurer la disponibilité du produit dont la demande connaît une augmentation durant le mois sacré. Elle permettra aussi d’éviter l’augmentation des prix et stabiliser le marché. Après avoir été suspendue depuis le 4ème trimestre de l’année 2020, l’importation sera autorisée exceptionnellement pour alimenter le marché national durant le mois sacré.
Outre l’importation de 2500 tonnes de viandes rouges congelées en provenance d’Espagne, la même source a assuré aussi que 17 licences d’importation exceptionnelles seront délivrées à des opérateurs économiques afin d’importer des quantités supplémentaires.
Toujours selon la même source, les opérateurs économiques autorisés à reprendre l’importation vont recevoir les licences via la plateforme mise en place par la tutelle. Les quantités qui seront importées d’Espagne vont être acheminées vers l’Algérie à partir de la première semaine du mois sacré, ajoute la même source. Cette dernière précise également que l’opération d’importation aura lieu en coordination entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et celui du Commerce.
De son côté, le département de Kamel Rezig a indiqué vendredi dernier dans un communiqué qu’une liste des importateurs concernés par l’importation exceptionnelle de viande rouge congelée, durant le mois de Ramadan, a été approuvée conformément aux conditions fixées par le comité ministériel conjoint, composé du ministère du Commerce, du ministère de l’Agriculture et du Développement rural et de la direction générale des douanes. Le ministère du Commerce a précisé aussi dans le même communiqué la mise en place de facilités au profit des importateurs en ce qui concerne les démarches administratives et bancaires. Il a précisé que les opérateurs seront contactés par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural afin de retirer les licences d’accréditation sanitaire afin d’entamer l’importation.
Par ailleurs, M. Rezig a fait savoir dans un post publié vendredi dernier sur sa page Facebook que le premier lot de bétail destiné à la commercialisation dans les villes du nord du pays a été abattu vendredi à Adrar. «Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, nous allons procéder à la commercialisation de la viande à partir des wilayas du sud vers le nord du pays, chose qui était interdite jusque-là », a-t-il indiqué. Il a ajouté que la première opération sera lancée ce samedi depuis d’Adrar, sous la tutelle du wali, et sera suivie de plusieurs autres du même genre, à tour de rôle, dans le reste des wilayas du sud. M. Rezig précise que cette action vise à créer une véritable dynamique commerciale entre le nord et le sud du pays.
Il est à rappeler enfin que le président de la Fédération nationale des importateurs de viandes rouges, Sofiane Bahbou, avait indiqué 31 mars dernier sur les ondes de la chaîne II de la Radio nationale, que les opérateurs concernés par l’importation affirment ne pas encore reçu de feu vert leur permettant d’entamer l’opération.
«Jusqu’à maintenant on n’a pas encore reçu le feu vert des deux ministères concernés, à savoir de l’Agriculture et du Commerce», a-t-il déclaré.
M. Bahbou a expliqué qu’au lendemain de l’instruction du chef de l’État, la Fédération n’a pas été contactée par les ministères de l’Agriculture et du Commerce pour expliquer les mesures nécessaires afin d’entamer l’importation. Il a indiqué que la reprise des importations de la viande rouge nécessite deux autorisations des deux tutelles, à savoir la dérogation sanitaire ; il s’agit d’un certificat qui autorise de récupérer les quantités importées au niveau du port, alors que le deuxième certificat exigé, appelé le certificat du respect, est bloqué depuis pratiquement 4 mois. «Si vous ne disposez pas des deux certificats, vous ne pourrez pas ouvrir la lettre de crédit», a-t-il dit.
Samir Hamiche