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11 décembre 1960 : une date historique

L’Algérie célèbre aujourd’hui le 65e anniversaire des manifestations massives du 11 décembre 1960, journée où des dizaines de milliers de voix se sont élevées pour affirmer, sans trembler, la détermination d’en finir avec le colonialisme et d’achever le chemin vers l’indépendance. Ce jour-là, le peuple a ratifié publiquement son engagement à prolonger le combat jusqu’à la victoire finale, refusant de céder face à l’occupant et à ses calculs destinés à épuiser la résistance nationale.

Pour la France coloniale, le calcul était clair, cru et tragiquement efficace dans sa terrible simplicité. Il avait misé sur les lignes Charles et Maurice, les zones interdites, l’usage généralisé du Napalm et l’institutionnalisation de la torture. L’objectif affiché était d’anéantir l’élan libérateur. Mais, ce 11 décembre 1960, les chiffres et les slogans montrent une autre réalité, à savoir que le peuple algérien, uni et décidé dans les formes d’action, porte en lui une énergie qu’aucune armée ne pourrait affronter.

Ce moment est l’illustration même du caractère profondément populaire de la révolution algérienne. Les décisions et les victoires sur le terrain ne se mesurent pas seulement dans les rapports militarisés, mais dans la mobilisation citoyenne qui transcende les générations. L’ALN et le FLN incarnaient véritablement l’aspiration commune à la liberté. Les dirigeants de la révolution savaient que l’élan révolutionnaire n’était pas cantonné à une élite. Il était soutenu, vécu et incarné par l’ensemble du peuple, chacun apportant sa contribution à l’effort de guerre contre le colonialisme. Des sportifs, des artistes, des chercheurs, des écrivains ont donné de leur énergie, de leur talent et de leur courage pour nourrir la lutte, et leur engagement a suscité l’admiration du monde entier.

Sur le plan politique, les manifestations populaires du 11 décembre 1960 sont donc une victoire majeure pour le FLN et une défaite retentissante pour le gouvernement français. Mais, bien au-delà des enjeux de cet événement historique, cette date demeure l’un des repères fondateurs de la nation algérienne. Elle a scellé, dans l’imaginaire collectif et dans l’histoire, le chemin vers l’autodétermination et la dignité collective. Elle a affirmé que l’aspiration à l’indépendance était totale, forte et incontournable.

Ces manifestations étaient suivies moins d’une année plus tard, le 17 octobre 1961 à Paris, signifiant à la puissance coloniale qu’un Algérien reste un Algérien en Algérie, en France et ailleurs. Et c’est ce sentiment d’appartenance à une nation au destin hors du commun qui a abouti à sa renaissance. 65 ans après le 11 décembre 1960, on ressent encore le souffle de la volonté populaire pour l’indépendance.

Par Nabil.G

 

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