Le chef de l’Etat a fortement souligné l’urgence de «réunir toutes les conditions organisationnelles régissant les différentes activités dans la mesure où ce domaine marque une nouvelle ère en matière de transactions, notamment avec l’espace africain et ses marchés»
Les zones franches et le dessalement d’eau de mer auront été les sujets-phares de la dernière réunion du Conseil des ministres. Le président de la République a, à l’occasion, mis les points sur les « i » et appelé le gouvernement à se départir radicalement d’une vision économique étroite. Cette remarque a pesé lourdement sur l’avant-projet de loi portant zones franches. Le chef de l’Etat a exigé «une rupture totale et définitive» avec les pratiques du passé. En donnant ses orientations sur le texte de loi présenté par le ministres des Finances, le Président Tebboune a insisté sur la nécessité d’opérer dans les dispositions dudit projet de loi «une rupture totale et définitive avec les pratiques qu’a connue l’Algérie dans le passé pour pouvoir amorcer avec succès une nouvelle phase économique et de développement» rapporte un communiqué du Conseil des ministres. A ce propos, le chef de l’Etat a fortement souligné l’urgence de «réunir toutes les conditions organisationnelles régissant les différentes activités dans la mesure où ce domaine marque une nouvelle ère en matière de transactions, notamment avec l’espace africain et ses marchés». Une approche novatrice de l’acte commerciale, censée révolutionner la manière d’agir des opérateurs algériens.
Cette donne centrale n’empêche pas le Président Tebboune de signaler le danger de la contrebande. Il a ainsi instruit le gouvernement à l’effet d’«accorder une importance capitale à la lutte contre les stratagèmes de contrebande pour préserver nos capacités économiques, notamment dans un contexte mondial marqué par des mutations sans précédent». Le contexte est en effet ouvert à tous les vents, qui constitue en soi une réelle opportunité pour l’économie nationale. A condition néanmoins de «faire preuve de vigilance quant à la mise en œuvre rigoureuse des mesures d’interdiction de l’exportation des produits alimentaires de base», rappelle la même source.
L’autre dossier d’importance de ce Conseil des ministres est la ressource hydrique, qui a vu le chef de l’Etat affirmer l’impératif d’accélérer l’entrée en exploitation des cinq stations de dessalement. Un impératif d’urgence, là aussi, et qui met en évidence l’ampleur de la mission à accomplir pour mettre le pays à l’abri d’une sérieuse pénurie de l’or bleu. En cela, le Président Tebboune est très conscient, puisqu’il considère la «sécurité hydrique en Algérie ne saurait se réaliser sans le dessalement de l’eau de mer, d’où l’impératif d’accélérer l’entrée en exploitation des cinq stations de dessalement», précise le même communiqué. C’est notamment pour cette raison que le Président a donné des instructions pour l’«arrêt de toutes les opérations de forage de puits destinés à approvisionner les réseaux d’alimentation avec les eaux souterraines, dans l’objectif de préserver les réserves stratégiques et de protéger la flore contre les risques écologiques». Il a, à ce propos, insisté sur «une gestion optimale des eaux de barrage de manière à assurer une distribution équilibrée entre les wilayas», selon le communiqué.
Sur l’aspect relatif au dégel des projets d’investissement, l’on apprend de même source que 39 projets supplémentaires ont bénéficié au cours des deux dernières semaines d’une levée des obstacles. Selon le bilan, «813 projets d’investissement ont bénéficié d’une levée des obstacles sur 915 projets recensés, soit 39 projets supplémentaires par rapport à la situation précédente, et 11% seulement des projets en suspens et en cours de traitement».
Un total de 554 projets d’investissement sont entrés en exploitation, soit 57 nouveaux projets par rapport à la situation présentée lors du dernier Conseil des ministres arrêtée à 497 projets. Ces projets, poursuit la même source, ont permis la création de 2169 nouveaux emplois portant ainsi le nombre total d’emplois créés à 32302 emplois. Ce nombre devrait atteindre 50071 emplois avec l’entrée en exploitation de tous les projets ayant bénéficié d’une levée des obstacles.
Enfin, après approbation par le Conseil des ministres d’un projet de loi relatif à la gestion et au développement des espaces verts, le Président de la République a affirmé que «l’aménagement des infrastructures réalisées à Boughezoul se voulait un acquis technique, d’où l’impératif d’approfondir l’étude tout en lançant une réflexion prospective sereine, prometteuse et efficace à la fois pour une exploitation optimale de la ville avant d’engager les projets d’investissement».
Anissa Mesdouf