Evênement

Un Narco-Etat à nos frontières ouest

Considéré il y a plusieurs décennies comme «l’inspiration des artistes», puis comme le compagnon des soirée ramadanesques, le Haschich marocain change de statut pour devenir une drogue dure, avec un effet de dépendance quasi immédiat et des niveaux de prix qui le rapproche de la cocaïne. Ce n’est pas là une vue de l’esprit, mais un constat fait par des spécialistes, validé par l’Onu et transmis à toutes les polices du monde. Les spécialistes appellent cette évolution du kif marocain de Hachisch hybride. L’hybridation vient, on l’aura deviné par son caractère désormais très toxique. La découverte du Hachisch hybride ne date pas d’hier, mais c’est en 2020 que la preuve scientifique a été très clairement établie. La dangerosité du trafic de drogue dans la région du Maghreb et le Sahel s’en trouve décuplée, puisqu’en sus du caractère illicite de commerce, se greffe un très grave problème de santé publique à l’échelle mondiale. En effet, si la cocaïne et l’héroïne sont consommées principalement en occident, le Hachisch est un produit qui a conquis le monde. Et ses consommateurs se défendent d’être des drogués. Avec l’hybridation, ne n’est plus le cas.
Au plan géostratégique la découverte de ce qui pourrait être qualifié de nouvelle drogue dure met l’ensemble des Etats et, notamment les plus puissants, devant un véritable dilemme. Même si, pour le moment, les Usa, la Russie et autres Chine, affichent leur satisfaction de la stabilité de l’Algérie face à un Mali en guerre, une Tunisie bouillonnante et une Libye hors du coup, ces puissances construisent des scénarios divers et montent des parades aux fins de répondre aux risques présents et futurs. Et avec le dangereux déplacement du curseur dans le sens d’une plus grande toxicité de la drogue marocaine, c’est un facteur géostratégique nouveau qu’il va falloir prendre en considération. Sachant que la production marocaine de Hachisch frise les 2000 tonnes par an, et que les narcotrafiquants entretiennent des relations étroite avec les réseaux de traites des subsahariens et des groupes terroriste, l’équation maghrebo-sahalienne est en passe de ressembler à un guêpier, par la faute d’un narco-royaume qui a construit sa stratégie économique sur un trafic criminel et très dangereux pour la stabilité de toute l’Afrique du nord. Il suffit pour s’en convaincre de consulter les rapports annuels de l’ONU-DC pour apprendre que le Maroc est le premier producteur de drogue au monde.
Par Nabil G

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