Les faillites scandaleuses organisées en toute impunité…
Samedi dernier, dans un article, notre confrère de Ouest Tribune a judicieusement pointé du doigt le déplorable échec de la présumée politique de promotion du secteur touristique annoncée et mise en œuvre dans la commune d’Aïn El Türck au début des années 90. Une agence de régulation foncière a été mise en place, chargée d’affecter des dizaines de lots à divers projets d’investissement abusivement ou faussement inscrits au registre du développement du tourisme dans cette zone côtière très prisée. Dans ce cadre, on se souvient qu’une grande Zone d’extension touristique (ZET), a été délimitée et aménagée pour l’implantation de différents projets. Mais en réalité, comme l’explique notre confrère, le patrimoine foncier recensé a été inutilement consommé et n’ a surtout servi qu’a l’enrichissement rapide d’un bon nombre de présumés opérateurs et «hommes d’affaires», venus de tous les coins du pays, pour tirer avantage de l’ancien système de distribution des richesses foncières axé sur la cooptation, la corruption, les passes-droits, le régionalisme et tribalisme primaire. Sous le couvert d’un ambitieux projet annoncé de création d’un vaste ensemble d’infrastructures immobilières au service du tourisme dans toutes ses dimensions, balnéaire , récréative , voire même culturelle et historique , des terrains, et des crédits bancaires ont été accordés à une faune de spéculateurs aidés et soutenus par des réseaux de complicité contrôlant les rouages de l’administration et les centres de prises de décisions dans les affaires locales. Avec notre confrère à Ouest Tribune, on ne peut aujourd’hui que déplorer et condamner les effets désastreux de cette politique dite «des zones d’extension touristique» qui, au final, a permis à une poignée de présumés investisseurs de s’enrichir sans pour autant apporter un quelconque bénéfice au développement local et encore moins ni la trésorerie locale d’ailleurs et encore moins, à la trésoreries des communes concernées. A l’exception de quelques très rares complexes hôteliers, la plupart des grands projets touristiques, initiés ou lancés dans la ZET parfois depuis plus de vingt ans, ont été abandonnés sans que les pseudo-investisseurs impliqués ne soient contraints de rembourser les crédits bancaires obtenus. Et notre confrère a bien raison de souligner que la plupart des énergumènes concernés, inscrits dans les rangs de la mafia locale du foncier, profitent encore aujourd’hui d’une certaine immunité grâce à un statut de «notable de la ville», acquis au nom d’une «légitimité électorale» plutôt contestée. Encore un échec, voire une faillite scandaleuse organisée et admise en toute impunité…
Par S.Benali