Une date fondatrice dans la lutte anti-coloniale
L’Algérie commémore, aujourd’hui, le 77ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Cette date vient nous rappeler les origines de la guerre de libération nationale. Au départ, il y avait une violence inouïe du système colonial français. Ces massacres sont, en réalité, une suite d’innombrables autres crimes contre l’humanité commis sur les Algériens. Faut-il ressortir chaque année le sujet douloureux de la mémoire nationale ? La réponse est incontestablement oui. La raison essentielle tient dans le fait que la France d’aujourd’hui continue de trouver quelques «qualités» à sa présence en Algérie. On aura d’ailleurs constaté que l’écrasante majorité des responsables français se sent l’obligation de noter, à côté des massacres innombrables, des réalisations qu’ils estiment positives pour l’Algérie et les Algériens. Dans tous les propos, l’on croise une tendance à la «glorification» d’un passé colonial pourri à tout point de vue. Et cette manière schizophrène d’aborder l’Histoire n’est pas propre aux politiques de ce pays. On a, en effet, vu beaucoup de travaux audiovisuels que l’on a produit tout au long des 60 dernières années. Des documentaires français sur l’ère coloniale tentent systématiquement de trouver des circonstances atténuantes. En d’autres termes, ils estiment nécessaire et impérieux de reconnaître la cruauté du système colonial, mais dans le même temps, ils évoquent concomitamment l’alibi de la réaction à la violence révolutionnaire. Une pratique qui cache mal une volonté de soigner une image détestable. Dans leurs tentatives à « noyer » le poisson, ils invitent leur auditoire à méditer sur des «faits» et font du Premier novembre 1954, le point de départ d’argumentaires. Tout ce qui s’est passé auparavant est mis sous tapis. Cela doit changer et c’est justement pour cette raison que le Président Tebboune parle de 5,3 millions de martyrs et non pas de 1,5 million.
La rectification est nécessaire pour répondre aux plus «osés» de ces films documentaires sur l’Algérie qui effleurent à peine le massacre du 8 mai 1945. C’est pour cette raison qu’il est impératif de commémorer cette journée qui symbolise la fin de la seconde guerre mondiale pour les Européens et la sauvagerie du système colonial.
On pourrait nous répliquer que le monde a changé. Le temps n’est plus aux massacres à grandes échelles, notamment de la part de la France qui soigne son image auprès de l’opinion internationale comme la nation des droits de l’homme. Nous autres Algériens disons que les massacres continuent sous une autre forme. La Libye, la Syrie, le Mali et la Palestine sont autant d’agressions néocolonialistes aussi féroces. D’où la nécessité de ne jamais oublier les massacres du 8 mai 45.
Par Nabil.G