EDITO

L’OMC n’est ni l’ Alpha, ni l’Oméga…

Jadis sujet récurrent qui « empoisonnait» l’atmosphère économique nationale, l’adhésion à l’OMC n’est visiblement plus à l’ordre du jour dans les sphères de responsabilités de l’Etat. Et pour cause, la perspective d’un nouvel ordre mondial et la multiplication de nouvelles entités régionales de plus en plus fortes financièrement parlant, ont tendance à reléguer les instruments de la mondialisation, mis en place à Bretton Woods, au rang de vieilleries. L’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), les Brics, la Nouvelle banque de développement (NBD) et autres Zone arabe de libre échange (ZALE) et la Zone de libre échange interafricaine (ZLECAF), s’imposent désormais comme de nouveaux instruments susceptible d’être autrement plus sollicités que l’OMC, le FMI et la BM.
Ainsi, la question de l’OMC qui inspirait une grande crainte aux producteurs algériens et un immense espoir aux importateurs relève déjà d’un passé que l’Algérie n’a pas eu à subir, à l’image de dizaines de pays africains que les institutions de Bretton Woods ont paupérisé.
Cependant, à bien lire les règles qui régissent le fonctionnement du temple de la mondialisation et du capitalisme triomphant, on pouvait y voir un brin d’espérance pour l’économie du pays. Et pour cause, autant le marché national risquait d’immenses dommages sur le tissu socio-économique, autant l’adhésion à l’OMC était censée offrir à notre économie de belles perspectives de développement à l’international, chose que l’on commence à apprendre, sans être passé par la case OMC.
Ainsi, les pro-OMC en retenaient les aspects positifs, malgré que l’industrie, l’agriculture et l’administration nationales étaient et sont encore, faut-il le relever, en deçà des normes à même de garantir une adhésion réussie. Mais à l’époque des chauds débats autour de la perspective d’intégrer la mondialisation par le biais de l’Organisation mondiale du commerce, l’argument-massue était que la quasi-totalité des pays du monde y étaient déjà. S’entêter à rester en dehors de cette organisation s’était courir le risque d’être éjecté du système économique mondial, ressassaient les partisans algériens de la mondialisation.
A contre-courant de ce discours, on retenait aussi celui qui rappelait que l’OMC aggraverait la dépendance de l’Algérie au commerce extérieur, avec en prime, des pertes d’emplois par centaines. Pris dans son contexte, ce discours paraissait décalé de la réalité et traduisait une peur bleue de l’économie internationale. Dans le même temps, il était bien avisé de se poser la question de savoir si les pro-OMC étaient pris dans la nasse d’un discours venu d’ailleurs qui nous imposait une seule vision du futur, alors qu’il y en a tellement ? A voir l’évolution des rapports de force, il est aisé de répondre par oui à cette interrogation…
Par Nabil.G

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