La lutte contre le laxisme et le marasme ambiant
Soumise à la demande et aux pressions sociales de toutes les wilayas de l’Ouest, la capitale oranaise souffre encore des déficits dans les domaines vitaux du logement, de la santé, et de l’éducation. Oran, il faut bien l’admettre, n’a jamais cessé d’enregistrer des retards, des carences, et de graves erreurs d’appréciation et de manque de maturation de bon nombre de grands projets engagés ou réalisés durant ces trente dernières années. De l’implantation, il y a plus de quarante ans, de la tour en béton de l’hôtel Châteauneuf sur l’assiette d’un site historique, jusqu’au choix du terrain de la grande Mosquée achevée après plus de trente ans de gesticulations, bien trop d’exemples peuvent être cités pour illustrer le manque de rigueur, les insuffisances et parfois hélas les dérives de gestion marquant le parcours de certains projets. Dans bon nombre de secteurs d’activités, la ville d’Oran reste encore pénalisée et meurtrie par les réponses illusoires et la culture des inepties souvent apportées en réponse aux attentes et préoccupations des habitants. En matière de gestion et de maintenance du cadre urbain à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat, rien ne semble arrêter la régression et la clochardisation avancée. Malgré les projets et les opérations urgentes inscrites au calendrier d’action des pouvoirs publics, trop de dossiers restent en instance des années durant, creusant les déficits et forgeant le scepticisme d’une majorité d’Oranais. Des projets, comme ceux de l’aménagement de la Sebkha, de la reconversion de la tour en béton de l’ex-hôtel Châteauneuf, de l’achèvement du chantier de l’ex «palais des congrès», traînent en longueur depuis des décennies, tandis que des incohérences, des contraintes prévisibles apparaissent ici et là aussitôt après la livraison et la mise en service de certaines infrastructures réalisées. On pourrait citer entre autres la route de la corniche supérieure censée régler le problème de mobilité entre Oran et les communes côtières, les projets de restructuration urbaine des quartiers de Sidi El Houari et des Planteurs, l’aménagement du quartier de la pêcherie pompeusement annoncé il y a quelques années, ou encore le décloisonnement du port d’Oran grâce au prolongement de la pénétrante routière venant de Canastel et qui a été abandonné. Certains anciens projets d’aménagement de sites urbains n’ont parfois servi que d’alibi à d’occultes opérations financières inscrites au vieux registre des magouilles et de la prébende de l’ancien système de gouvernance. Aujourd’hui, fort heureusement, malgré les pressions et les contraintes héritées des gestions antérieures, de plus en plus d’élus et de responsables locaux semblent engagés dans la lutte contre les lenteurs, le laxisme et le marasme ambiant…
Par S.Benali