L’Algérie a condamné «énergiquement l’agression sauvage conduite par les forces d’occupation israéliennes sur le secteur de Ghaza et exprime sa profonde préoccupation devant cette dangereuse escalade.
Des frappes lancées par Israël sur Ghaza ont fait plus d’une dizaine de morts, dont une fillette de 5 ans et quelques 80 blessés. Ce bilan n’est pas définitif et est appelé à s’aggraver compte tenu de la poursuite, hier, des frappes de l’armée israélienne. L’opération militaire qui n’épargne personne à Ghaza est partie pour durer une semaine, selon l’armée israélienne. Cette agression disproportionnée comparativement à la menace que, prétendument, font peser les mouvements de résistance palestinienne sur Israël a été condamnée par nombre de pays.
Par le biais d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a condamné «énergiquement l’agression sauvage conduite par les forces d’occupation israéliennes sur le secteur de Ghaza et exprime sa profonde préoccupation devant cette dangereuse escalade qui s’ajoute à une série interminable de violations systématiques à l’endroit des civils, et ce, en violation manifeste de toutes les chartes et décisions internationales pertinentes». La même source a réitéré la «pleine solidarité avec le peuple palestinien», de l’Algérie et rapporte que l’Etat algérien «appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU à une intervention urgente pour mettre fin à ces agressions criminelles et imposer le respect des droits du peuple palestinien, en tête desquels son droit inaliénable et imprescriptible à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale».
De son côté, la Russie s’est dite «profondément inquiète» des violences dans la bande de Ghaza. «Nous observons avec une profonde inquiétude l’évolution des événements, qui peuvent entraîner une reprise de la confrontation militaire à grande échelle et aggraver encore la situation humanitaire déjà déplorable à Ghaza», a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué, appelant «toutes les parties impliquées à faire preuve d’une retenue maximale». Quant à l’Union européenne, elle a affirmé suivre avec une «vive inquiétude» les violences dans la bande de Ghaza et appelle toutes les parties à un «maximum de retenue» afin d’éviter une nouvelle escalade, a déclaré hier le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le même Borrell qui prend fait et cause pour Israël, ignorant un bilan meurtrier, a déclaré qu’«Israël a le droit de protéger sa population civile, mais tout doit être fait pour empêcher un conflit plus large, qui affecterait avant tout les populations civiles des deux côtés et entraînerait de nouvelles victimes et davantage de souffrances».
A Ghaza même, les rues était vides et les rideaux baissés, hier. Dans la grande avenue qui longe la ville, il n’y a pas âme qui vive. Les seuls habitants qui s’aventurent hors de chez eux examinent les dégâts des raids, les débris de verre à terre et les stigmates d’incendies. «Nous vivions dans le calme et soudain les bombardements ont commencé vendredi après-midi», témoigne Mohammed Hamami, 40 ans, «pris par surprise» par l’agression israélienne sur Ghaza, territoire de 2,3 millions d’habitants sous strict blocus israélien depuis 2007.
Les autorités locales font état de 11 morts et de plus de 80 blessés. Parmi les victimes, une fillette de cinq ans, Alaa Kaddoum. Sa famille l’a enterrée après le raid qui a visé son quartier résidentiel à Ghaza, encore vêtue de son T-shirt rose assorti au ruban emmêlé dans ses cheveux bouclés. «Assez, assez!», lance M. Hamami. «Nous vivons dans la peur de l’occupation. Chaque mois ou chaque année une guerre a lieu», souffle-t-il. «Cette dernière escalade ramène des images de peur, d’anxiété, le sentiment que nous sommes seuls», explique Dounia Alamal Ismaïl, une habitante du centre-ville qui n’a pas fermé l’oeil de la nuit à cause du bruit incessant des explosions et des raids aériens.
Les habitants de Ghaza entrent donc dans une phase trouble, douloureuse et dangereuse. Par cette agression, l’Etat sioniste entend détruire le moral des Palestiniens et les pousser à baisser les bras. Mais il est clair que la résistance est dans chaque famille, chaque Ghazaoui.
Nadera Belkacemi