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Reportage / M’dina J’dida, véritable bourse aurifère:
Les prix de l’or atteignent des records historiques

A Oran, les cours de l’or ont atteint de nouveaux records historiques ces derniers jours. Les cours du métal précieux affichent entre 11 000 et 13 000 dinars le gramme de 24 carats.

Samedi 6 août. La température est caniculaire à M’dina J’dida, lieu mythique qui s’impose comme une véritable bourse aurifère à Oran. En faisant le tour des bijoutiers de ce quartier, nous croisons Selma, une jeune femme venue avec sa mère pour acheter un bijou.
«L’or n’a jamais été aussi cher. Mais je dois acheter un collier. La cérémonie de mes noces est prévue le 22 août», se confie la jeune femme. Ici, le prix du gramme d’or des bijoux exposés en vitrine affiche entre 11 000 et 13 000 dinars le gramme de 24 carats.
«Il y a une hausse de près de 160% en dix ans. Il y a dix ans, le gramme d’or de 24 carats importé d’Italie valait 6 000 dinars, alors que le prix de l’or local était de 5 000 dinars le gramme», compare Hmida, bijoutier de père en fils. Les familles Oranaises sont des férues de l’or. La réputation de valeur-refuge et les risques de crises liées à l’inflation poussent de nombreux ménages à faire de la place à l’or dans leur coffre.
«Le prix de l’or s’est envolé ces dernières années, atteignant une valeur record. Le métal jaune attire l’intérêt des familles surtout en période de crise. Sa valeur physique rassure, car contrairement à la monnaie nationale, l’or n’est pas impacté par l’inflation. Acheter des bijoux en or constitue donc un moyen de se protéger contre l’inflation et la crise», explique de son côté, M. Selouane, économiste de l’université d’Oran.
«En période de crise, l’or demeure l’un des seuls actifs capables de prendre de la valeur. L’or représente un investissement sûr dans la durée, détaché des risques d’inflation. L’investissement dans l’or sécurise l’épargne, comme un filet de sécurité», poursuit cet économiste.
«Il faut faire très attention à ne pas acheter de l’or n’importe où. Le mélange de l’or avec du cuivre, du fer et d’autres matières comme le silicone, dans des bijoux exposés à la vente, est une pratique frauduleuse courante», met en garde Hmida.
«Les clients attirés par des bijoux savamment présentés dans les devantures des bijouteries, découvrent après coup que le métal est parfois loin d’être précieux. Malgré toutes les mesures prises et les encouragements de l’Etat pour aider les professionnels du secteur à surmonter les difficultés, les dépassements augmentent et le secteur de l’or se trouve parfois impuissant devant ce fléau qui ne cesse de progresser» fait savoir Hmida.
«Cependant, l’Etat accentue les efforts pour lutter contre le trafic de l’or, la contrebande et les pratiques de fraude enregistrées dans ce domaine, avec l’augmentation des quantités d’or importées», assure ce bijoutier pour qui «le poinçon de conformité reste l’unique garant de la qualité des produits, de la protection du consommateur et de l’économie nationale».
«Oran compte 247 artisans versés dans la fabrication des bijoux, immatriculés à la chambre des métiers, sachant que leur nombre était de 400 artisans, il y a quelques années de cela», affirme Ferhat Boukhari, président du club des artisans bijoutiers d’Oran, une association créée, il y a cinq ans pour défendre la corporation des bijoutiers.
«L’artisan bijoutier n’est plus capable de verser 31 % de taxes dont 19 % sur la quantité produite et 12 % aux importations », fait savoir Hmida, estimant que «la taxe sur la matière première est raisonnable, mais ce n’est pas logique de l’appliquer aussi à la matière récupérée».
Imad. T

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