Les explications et les projections des ministres auront permis à l’assistance de mesurer le chemin parcouru, mais aussi ce qui reste pour aboutir à l’édification d’un Etat moderne qui fonctionne selon des normes universellement admises.
La rencontre gouvernement-walis organisée ces deux derniers jours au Palais des nations a tenu ses promesses. La franchise du président de la République, la qualité de l’écoute des représentants de l’Etat à l’échelle de wilayas et les recommandation issues des ateliers de travail ont montré une réelle détermination de capitaliser sur les acquis de ces deux dernières années pour confirmer sur le terrain la tendance de modernisation des institutions de la République, dont ses « piliers », comme a d’ailleurs le chef de l’Etat les 58 walis du pays. Les propos du président mettaient l’ensemble des fonctionnaires devant l’obligation de résultat, tout en reconnaissant des avancées notables, dans le dossier des zones d’ombres, notamment et dans certains secteurs de l’économie.
A ce propos on retiendra celui de l’Agriculture, dont le ministre, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé un taux de hausse de 31% de la production agricole pour cette saison. Une progression notable qui fait dire au ministre que «le secteur contribue aujourd’hui avec plus de 14,7% du Produit intérieur brut (PIB) et emploie le quart de la main d’œuvre active, soit 2,7 millions de personnes, avec un taux de couverture des besoins nationaux de la production nationale de 75%». M.Henni a d’ailleurs révélé que «le taux de croissance de la production agricole pour cette saison a atteint 31%».
Cela pour le bilan. Concernant les perspectives, le ministre de l’Agriculture souligne que le secteur dont il a la charge entend développer les filières stratégiques, à l’instar des céréales et des légumineuse, d’augmenter les niveaux de subvention de l’Etat, d’assurer les moyens d’exportation, de simplifier l’accès au foncier agricole à travers les cadres réglementaires et de développer les nouveaux périmètres.
Les chiffres mis en avant par M.Henni rendent possible cet objectif. Il en veut pour preuve le programmes de raccordement des périmètres agricoles aux réseau électrique, qui a touché 9.500 exploitations sur une longueur de 6100 km avec une enveloppe financière de 17 milliards de DA, ajoutant que 30.000 exploitations ont été raccordées au réseau électrique à travers le pays depuis 2020.
L’exemple de l’agriculture dans l’effort de l’Etat pour soutenir l’investissement n’est pas unique. La quasi-totalité des filières sont accompagnées. Mais la démarche de l’exécutif repose sur une vision financière qui s’éloigne de la gabegie. A ce propos, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a mis en avant «une batterie de mesures visant à préserver le marché du travail et à protéger l’économie et la stabilité financière des institutions», a-t-il révélé. Cela, parallèlement aux réformes financières engagées à l’effet «d’éviter des crises à l’avenir». Indiquant que la conjoncture actuelle requiert le financement de l’économie en recourant à des sources alternatives, à l’instar du financement islamique, le ministre a affiché sa conviction quant à la possibilité de diversifier les produits de la finance islamique en vue de résorber la masse monétaire du marché parallèle.
Concernant la finance locale, M. Kassali a rappelé que les collectivités locales sont financées selon différents mécanismes constitués de ressources propres, des impôts et des actifs, et par les interventions de l’Etat, à travers la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales (CSGCL), afin de réduire les écarts budgétaires entre les communes.
Les explications et les projections des ministres auront permis à l’assistance de mesurer le chemin parcouru, mais aussi ce qui reste pour aboutir à l’édification d’un Etat moderne qui fonctionne selon des normes universellement admises. Un Etat qui se respecte par ses citoyens, mais également par les partenaires étrangers. A ce propos justement, le président de la République a affirmé au premier jour de la rencontre que la diplomatie algérienne a retrouvé sa place après avoir «touché le fond». Le Président Tebboune en a voulu pour preuve les déclarations du SG de l’ONU, de l’Union Européenne et de grands pays sur le rôle de l’Algérie dans l’instauration de la paix et de la stabilité en Afrique et dans son voisinage. Evoquant la situation en Libye, le Président Tebboune a réitéré la solidarité de l’Algérie avec «les frères libyens jusqu’à ce que le pays renoue avec la stabilité et ses richesses reviennent aux Libyens», affirmant que les élections sont l’unique solution à la situation dans ce pays. Déplorant, par ailleurs, la situation prévalant dans le Sahel, le président de la République a insisté sur la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, qui demeure «la seule solution consensuelle car préservant l’intégrité territoriale du Mali».
Quant à la cause sahraouie, actuellement en passe de redevenir un dossier très sérieux après les victoires diplomatique engrangé par le Sahara occidental grâce à l’efficacité de la diplomatie algérienne, le chef de l’Etat a indiqué qu’elle figurait parmi «les dossiers de principe», en plus d’être une question de décolonisation dont le dossier est au niveau de la Commission de décolonisation de l’ONU.
Sur la question palestinienne, considérée par les Algériens, a-t-il rappelé, de «question essentielle et nationale», il a rappelé que l’Algérie, qui n’accepte pas la colonisation, soutient que «la Palestine revient aux Palestiniens et à personne d’autre». La position ferme et sans nuance de l’Algérie concernant les questions de décolonisation ont reçu un appui enthousiaste au Palais des nations, en accord total avec l’opinion nationale qui soutient sans réserve la Palestine et le Sahara occidental.
Anissa Mesdouf