Gestion des espaces verts : un échec consommé ?
«Une vaste opération de réhabilitation des espaces verts et aires de jeux sera lancée par la commune d’Oran dans les tous prochains jours». Cette annonce des services de la wilaya vient encore une fois confirmer, s’il le fallait, le manque de rigueur et de crédibilité de la politique locale de gestion des espaces verts de la Cité. Une politique depuis longtemps soumise au seul règne des tâtonnements et des «replatrages» indignes du statut de la métropole oranaise. Les services concernés ont annoncé encore une fois que le but de cette nouvelle opération de réhabilitation des espaces verts serait, dans un premier temps «d’identifier tous les lieux et les sites de végétation urbaine que compte l’APC d’Oran», afin de les réaménager, de les embellir et de les rendre plus attractifs. Faut-il croire que les gestionnaires et élus locaux ignorent encore les composantes urbaines de la ville d’Oran et l’implantation des jardins et des sites de promenade et de repos ? Il est vrai que depuis des lustres, les sites d’espaces verts les plus célèbres et les plus connus des Oranais ont été délaissés, oubliés, voire abandonnés à la dégradation et à la clochardisation avancée. Le grand jardin des Plantes de M’dina J’dida, qui recelait jadis des espèces végétales et florales rares et diversifiées, avec son petit lac artificiel prisé par les enfants pour les tours en «pédalos», les aires de jeux et les jolis kiosques en bois vendant des glaces et des friandises, n’est plus aujourd’hui fréquenté que par les passants empruntant l’allée principale en guise de raccourci pour leur trajet ou par des marginaux et des désoeuvrés au profil peu rassurant. La promenade Ibn badis, ex-promenade Létang, plusieurs fois réaménagée et promise à une réintégration urbaine et culturelle, reste elle aussi victime des échecs et de la régression incontrôlée. Depuis des décennies, des études et des rapports sont établis et présentés par différentes commissions composées d’élus locaux, puis classés aux oubliettes de l’administration concernée. La dégradation constatée au niveau de certains jardins publics et sites d’espaces verts a depuis longtemps atteint des proportions alarmantes. Un état des lieux marqué notamment par les conditions d’hygiène déplorables, l’absence de toute commodités, l’éclairage défaillant et parfois inexistant, l’entretien des plantations défaillant et l’ambiance d’insécurité réelle ou ressentie par les familles de passage en quête d’un lieu de promenade et de repos. Certains endroits dédiés en principe à la verdure, comme ce présumé espace vert clôturé au rond-point des trois cliniques, ne servant en réalité qu’à quelques agents municipaux qui squattent la guérite à l’entrée du jardin pour on ne sait quels genre d’activités. Un site revendiqué en vain par les riverains de la cité qui espéraient y implanter des jeux pour enfants, des tables et des bancs pour les parties de dominos des vieux retraités et des espaces pour les amateurs de pétanque nombreux dans la cité. Il est toujours permis de rêver…
Par S.Benali