Ramadhan : engouement pour les légumes frais et bio de Kristel
Les parcelles maraîchères du village de Kristel, situé à Gdyel, à 34 km d’Oran, offrent des produits agricoles frais, tout au long de l’année, dont raffolent les Oranais notamment en cette période de Ramadhan.
Ces parcelles, suspendues sur des falaises donnant sur la mer, offrent une vue imprenable aux habitants des quatre coins d’Oran, qui viennent se balader et faire les emplettes en produits agricoles frais et bio, notamment les légumes qui sont vendus directement au consommateur à des prix défiant toute concurrence.
Ces parcelles, connues sous le nom « des jardins de Kristel », approvisionnent le marché du village « El Ançor » en grandes quantités de produits agricoles d’une haute qualité, irrigués avec de l’eau douce.
Il s’agit de produits bio, cultivés sans engrais ni pesticides, et vendus par les paysans eux-mêmes à des prix compétitifs.
Chaque matin, les paysans se rendent au marché du village, situé près d’une source d’eau « Ain El Ançor « , chargés de légumes, qu’ils proposent à la vente après leur nettoyage à l’eau de cette source.
Les propriétaires de ces parcelles ont réussi avec le temps à créer leur propre système durable et efficace pour commercialiser leurs produits, directement aux consommateurs.
« L’engouement sur nos produits nous encourage à produire encore plus », se réjouit le représentant des agriculteurs à Gdyel, Benatig Mohamed.
Ces parcelles constituent une source de revenus non négligeable et pour un bon nombre de familles à Kristel.
Le marché d’Aïn El Ançor est le seul canal pour écouler leurs produis, indique Mimoune Miloud, un des agriculteurs de la région, qui a hérité sa parcelle de ses aïeux.
« Ici, les prix sont vraiment compétitifs », dit-il, soulignant que le prix d’un bouquet de laitue frisée pesant plus d’un kg se vend à 50 DA, alors qu’elle est cédée ailleurs à 150 DA/Kg.
Le consommateur peut trouver, dans le marché d’Aïn El Ançor, qui a fait partie de l’histoire de la région, tout ce qu’il faut pour préparer sa H’rira et d’autres plats connus à Oran, avec des légumes sains et bio, disponibles en grandes quantités.
Une culture à la traditionnelle
Les parcelles maraîchères de Kristel, avec leurs terres fertiles et un climat idéal, sont réputées pour certains types de légumes, considérés comme « une marque de la région », à l’instar des radis, des poireaux, des navets rouges, de la laitue frisée, en hiver, et les haricots verts, en été.
Ces récoltes sont cultivées sur une superficie globale estimée à 46 hectares, indique le délégué agricole à la division locale du secteur, Omar Berkou, soulignant qu’il s’agit de petits champs familiaux, cultivés de manière traditionnelle.
« Les agriculteurs utilisent des équipements très basiques pour la culture de leurs champs, la récolte, le transport et la commercialisation de leurs produits », explique M. Berkou.
C’est la source d’El Ançor, qui constitue une partie importante de la vie des agriculteurs du village de Kristel, qui irrigue ces superficies agricoles variant entre 300 et 1.000 m2, possédés par 11 familles connues dans la région depuis des générations.
Ce sont ces familles qui sont à l’origine du lancement de l’activité agricole dans la région et la mise en place d’un système d’irrigation, basé sur un rationnement équitable, qui profite à tous les agriculteurs, de jour, et de nuit si nécessaire.
Le responsable du bureau irrigation à la Direction des services agricoles de la wilaya d’Oran, Mohamed Hammadi, note que « La source d’El Ançor, dont le débit est estimé à 9 litres par seconde, suffit pour irriguer tous les champs agricoles du village ».
S’agissant du système d’irrigation, il explique que l’eau court dans des canaux ouverts, creusés sur la surface du terrain.
Il s’agit d’un système très ancien semblable à celui des Foggara dans le Sud du pays a-t-il ajouté.
Ce système d’irrigation reflète la solidarité et l’entraide entre la population de la région qui veillent sur cet héritage hydrique et sur sa pérennité, estime Bouabdellah Kissari, un septuagénaire, agriculteur depuis son enfance.
Les parcelles maraîchères, harmonieusement agencées, accrochées entre monts et mer, offrent l’image de jardins suspendus qui plait aux visiteurs, amateurs de la nature notamment.
Cette zone de plus en plus populaire, a, toutefois, besoin d’un appui, surtout en ce qui concerne la disponibilité des semences, selon le représentant des agriculteurs à Gdyel, Mohamed Benatig.
Dans ce cadre, la section agricole de Gdyel avait émis une proposition pour la protection des maraîchers qui représentent une richesse pour la région de Kristel.
Ils doivent être intégrés au schéma directeur de l’aménagement urbain, dans le but de les protéger, préconise le responsable de cette section, Niar Fouzi, qui a insisté sur l’importance de promulguer des lois qui les protègeront de manière définitive.
Les maraîchers de Kristel détiennent un potentiel confirmé pour devenir des « fermes touristiques », susceptibles de faire partie des circuits touristiques et des visites des jeunes dans le cadre du « tourisme solidaire écologique », selon le président de l’association de jeunes pour l’échange touristique d’Oran, Rachid Herkous.