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Aïn el Türck – Embarcadère de Cap Falcon : un investissement infructueux

L’expression « l’argent jeté par la fenêtre » caractérise illustrement le cas de l’embarcadère de Cap Falcon, un investissement de plus de 40 milliards de centimes qui s’est finalement avéré infructueux, puisqu’aujourd’hui, soit plus de 06 années après, il est totalement non opérationnel. 

Et dire que malgré les appels préventifs qui ont fusé de partout en ce temps-là contre sa réalisation ou plutôt contre le choix du site marin, à savoir la baie des Dunes, réputée par la fréquence des courants marins qui la traversent en toutes périodes de l’année, et ce à quelques mètres seulement du rivage, des esprits obtus, parmi les gestionnaires locaux d’alors à Aïn El Türck, avaient tout de même décidé de maintenir le projet en faisant fi des avertissements.
Lesquels avertissements se sont confirmés par la suite, puisque le jour même de l’inauguration, au mois de juin de l’année 2017, de la première liaison Oran-Aïn El Turk, les 400 passagers à bord du ferry ont dû faire demi-tour vers le port d’Oran par mesure de sécurité, après que le capitaine du ferry se soit résigné à ne pas poursuivre l’opération d’accostage.
Un accostage raté, malgré l’expérience du capitaine du ferry et son équipage italien, chichement rétribués et recrutés pour assurer durant la saison estivale les navettes maritimes de loisir entre les deux communes d’Oran et Aïn El Türck.
L’on a tenté quelques mois après d’apporter des correctifs à la situation pour mieux sécuriser l’accostage du navire et s’assurer de la sécurité des passagers, en installant tout autour de l’embarcadère des brises vagues, mais la houle, même faible, ne permettait désormais pas aux embarcations les plus adaptées de préserver leur verticalité.
Les oscillations du ferry étaient assez importantes pour permettre convenablement le débarquement en toute sécurité des passagers.
Ainsi, le projet sera définitivement abandonné, à partir du moment que la configuration sous-marine non appropriée de la plage Les Dunes n’autorisait plus la possibilité d’un accostage sécurisé.
Aujourd’hui, l’embarcadère git tel un vestige funéraire au milieu de la baie de Cap Falcon, même si cela profite aux passionnés de la pêche et autres baigneurs.
L’investissement quant à lui, si vanté et si attendu par les touristes nationaux, est définitivement tombé à l’eau pour reprendre, sans métaphore, l’avis d’un autochtone, qui dénonce cette erreur de jugement des responsables de la direction des travaux publics tout autant que l’entêtement des élus locaux d’alors, qui s’étaient acharnés à ce que cet embarcadère soit implanté en ce lieu précis, alors que d’autres sites marins plus adaptés pour ce type de projet offraient de meilleures opportunités.
L’événement, en ce temps-là, avait marqué les esprits, d’abord du fait du coût élevé de réalisation du projet, et ensuite en raison du manque à gagner qui allait pénaliser lourdement les recettes fiscales de la commune sans parler de l’impact négatif que cela allait induire en termes d’attractivité touristique dans une région balnéaire où, le produit touristique de loisir fait cruellement défaut.
A-t-on depuis, demandé des comptes aux responsables de cet échec ? Quoiqu’il en soit, l’argent du contribuable étant à jamais perdu, par conséquent, il va falloir penser comment rentabiliser à l’avenir au mieux cet ouvrage, à moins de tenter une opération d’envergure, en le déplaçant vers un autre site.
Karim Bennacef

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