Oran

Trafic de la Prégabaline : radioscopie d’une mort annoncée

Le trafic de drogue prend des dimensions multiformes. Il en est de même pour la guerre menée contre ce phénomène qui prend des ascensions fulgurantes. Les opérations lancées, aussi bien par les policiers que par les gendarmes, sont très souvent concluantes. Elles aboutissent, dans la majeure partie des cas, à des saisies importantes.

La dernière en date a été faite par les gendarmes rattachés à la compagnie de Bir El Djir. Celle ci a été sanctionnée par la saisie de 120 comprimés de ce produit pharmaceutique hautement dangereux, et n’est prescriptible que sur avis médical et de surcroit pas des médecins spécialistes en neurologie ou encore ceux spécialisés dans le traitement des neuropathies.
Sinon, l’avis du psychiatre est également important.
Dans une autre opération lancée auparavant, un fermier, âgé de 38 ans, a été arrêté par les policiers en flagrant délit de possession d’une quantité de 1 200 comprimés neuroleptiques, de la même marque, la Prégabaline du dosage de 300 mg.
Quelques jours auparavant, les services policiers de la Brigade mobile de la police judiciaire des Planteurs, ont lancé une opération qui a abouti à la saisie de près de 2 000 comprimés, toujours de la même famille, le très puissant neuroleptique de marque Prégabaline.
«Ces opérations entrent dans le cadre de la lutte contre toutes les formes de criminalité portant préjudice à l’économie nationale», expliquent souvent les services en charge de la lutte contre ce phénomène.
Au delà de cette guerre qui se poursuit et qui est ouverte sur plusieurs fronts, ce médicament est d’autant plus sensible que sa prescription n’est pas un simple fait du hasard.
Car, il s’agit beaucoup plus d’un poison qui nuit beaucoup à la santé et à la société.
Médicalement parlant, ce médicament est un antiépileptique chimiquement apparenté à une substance présente dans le cerveau, l’acide gamma-amino-butyrique si l’on prend en compte sa description médicamenteuse présentée dans sa notice.
Aussi, la Prégabaline est un médicament antiépileptique utilisé dans le traitement de la douleur chronique.
Elle a pour objectif d’évaluer l’effet antidouleur et les effets indésirables de la Prégabaline contre la douleur neuropathique chronique chez le malade.
Cette molécule est, selon les spécialistes, prescrite pour soulager la douleur neuropathique, appelée douleur neurogène et secondaire à une atteinte du système nerveux (central ou périphérique), autrement dit touchant le cerveau, la moelle épinière ou les nerfs.
La douleur est mixte quand elle associe ces deux mécanismes en l’occurrence le nociceptif et la neuropathique.
Si la destination exacte de ce produit est détournée, son utilisation est très souvent liée au trafic de drogue dure provoquant des dégâts irrémédiables dans l’organisme.
Car ses effets indésirables sont, tels que rapportés par les spécialistes, en relation directe avec des changements rapides qui s’opèrent au niveau de l’humeur du consommateur.
Outre la somnolence, l’étourdissement, l’ataxie et la fatigue qu’elle provoque, la Prégabaline cause des troubles du comportement comme l’anxiété, la nervosité, les confusions, dépressions, hallucinations, des situations confuses chez le consommateur, des psychoses et plusieurs maladies écourtant la vie de la personne « se suicidant à petit feu» en consommant cette molécule qu’il acquiert à « bon marché ».
Les sociologues sont unanimes à dire que la Prégabaline peut facilement s’ajouter à ces moyens utilisés par des consommateurs attentant à leurs vies à l’aide de ce médicament destiné exclusivement à une population de malades souffrant des maladies diagnostiquées par les spécialistes et des explorations poussées.
Il est temps que la société civile et le mouvement associatif se mettent de la partie pour faire face à ce phénomène ne serait est ce qu’en dénonçant ces pourvoyeurs de la «mort silencieuse» qui opèrent dans les milieux urbains.
Yacine Redjami

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page